Je n'ai jamais aimé les "jouets de fille". Je préférais les Lego, les Playmobil, les chevaliers, les navettes spatiales, et l'Imagination.
Je n'ai jamais aimé les "jouets de fille", sauf les poupées, et leurs maisons.
Avec les poupées, si humaines, si réelles, je mettais en scène de grandes quêtes épiques et romanesques, avec des intrigues politiques, des combats héroïques, des initiations magiques, et parfois des histoires d'amour (parfois seulement car on trouve bien peu de poupées mâles pour jouer des rôles d'amants).
Les maisons de poupées, c'est tout autre chose. Un autre genre de quête.
Celle d'un bâtisseur.
L'agencement des pièces. Le choix de leur fonction. Les couleurs des murs, des tapis, des tentures. La découverte patiente des meubles et de leur disposition, pièce à pièce, angle à angle, mesure pour mesure. Parfois la construction desdits meubles, pièces de bois ou de carton patiemment encollées, tissus soigneusement apposés. La quête des bibelots. Les tableaux fixés aux murs, échos de chaque pièce, ouvertures vers d'autres mondes.
L'étrange satisfaction qu'on en retire: un univers en miniature, maîtrisé, harmonieux. Un refuge et davantage qu'un refuge, non pas hasardeux mais construit de nos mains, pensé à notre image.
Ce qu'est la Maison.
Ma maison. Une vraie maison.
Un puzzle sans cesse raffiné, une Cité en miniature, un miracle intime, une chaleur au coeur.
Pour la première fois je viens de vivre ce plaisir en grand.
Je ne suis plus une petite fille. Les vis et les clous remplacent la colle.
Mais la chaleur, l'excitation, la satisfaction, sont les mêmes.
La quête est la même.
Et tout est plus grand: nous sommes deux. La maison est notre maison.
Plus une maison de poupées: un foyer.
1 commentaire:
Tu sais combien cette note me touche :D ma Breda. Bonne création... PS : je viens de découvrir les boîtes de Charles Matton : http://www.forumgallery.com/2005/e_matton.html et j'ai eu du mal à en sortir.
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