Il y a les pensées qui nous font sourire, et celles dont nous sommes fiers. Il y a celles que nous avons hâte de discuter et partager, et celles que nous conservons au chaud pour le prochain rêve.
Et puis il y a les pensées dont nous avons un peu honte, et que nous n'osons révéler à personne.
Je suis tout sauf une bonne ménagère. J'ai, d'ailleurs, le ménage en horreur, et suis vite prête à payer quelqu'un pour le faire à ma place. Le rangement m'horripile : mon bureau est un chaos à peine sous contrôle. Je ne suis pas spécialement bonne cuisinière : il y a quelques plats dont j'ai l'habitude et que je réussis bien, mais je suis incapable, par exemple, de retoucher une sauce, d'improviser sans recette, de goûter une préparation et de d'ajouter l'ingrédient manquant — comme mon Amour sait le faire, lui. La vaisselle m'empoisonne. Le repassage m'assomme.
Et pourtant...
Pourtant je me découvre attentive à faire la petite vaisselle du jour avant le retour de mon Amour. Pourtant je me retrouve à attendre, rougissante, le verdict des amis auxquels j'apporte mon fameux "Crumble d'Automne". Pourtant je suis prise, de temps en temps, d'une frénésie de rangement dont je sors avec la satisfaction paisible du devoir accompli. Pourtant j'aime m'activer en son absence. Et faire de notre home, de Castel-Nous, un lieu où il fait bon vivre. Et je ressens un étrange plaisir à préparer le dîner quand mon Amour rentre tard, à voir son visage quand il le découvre.
Oui, il y a là une joie confuse, une fierté honteuse, une étrange sérénité.
Celle de la housewife.
Et je quête, inquiète, une réponse : sommes-nous tous et toutes ainsi, en fin de compte? Ou y a-t-il en moi seulement cette ménagère qui n'ose pas dire son nom et contre laquelle toutes mes fibres — intellectuelles, idéologiques — se rebellent ?
3 commentaires:
Davantage que Housewife, c'est HomeHuman : la satisfaction d'avoir un endroit à "nous", où l'on participe au bonheur et au confort de l'autre.
Parce que je suis sûre que lui aussi aime te surprendre et te faire plaisir par de telles attentions.
Tendres baisers, ma Breda.
Trève de plaisanteries, passons aux choses sérieuses:
il me FAUT à nouveau de ce crumble.
Maintenant.
:-)
Tu en as la recette... Et s'il t'est interdit de cuisiner (debout), je peux envoyer illico les ingrédients et les instructions à PA. Qu'il joue un peu les househusbands, non mais !
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