vendredi 16 novembre 2007

LES PORTES (5) : PORTE DES ÉTANGS


Une suite de textes écrits et structurés à partir de la série de tableaux "Les Portes" peints par Chris Bourgue

C’est quand il pleut que la porte apparaît. Pas chaque fois. Elle apparaît seulement quand la pluie est douce et la brume légère, quand il reste assez de lumière pour se refléter dans les eaux, juste assez pour que les troncs s’estompent et les couleurs se mêlent.
C’est alors qu’elle apparaît, la porte d’eau, le rideau de pluie sur l’étang, le chuchotement des clairières.
C’est alors seulement qu’elle s’ouvre et que vous pouvez voir à travers la vérité des arcs-en-ciel, que vous pouvez si vous êtes chanceux marcher sur l’eau, d’un étang à tous les étangs du monde, à toutes les clairières aquarelles et toutes les eaux qui dorment en ce monde — et peut-être vous éveiller au fond du Lac de la Fée, en Brocéliande — et peut-être, plus loin encore, au fond d’une estampe, au Japon.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Brumes d'Ecosse.. la porte mène-t-elle au Loch Ness ?
A moins qu'elle ne conduise au pays de Jonathan Strange ; j'ai cru voir, entre deux écharpes de brumes, un homme aux cheveux d'argent. Qui sait où mènent les portes ? Peut-être emprunterai-je celle des étangs un après midi d'automne quand la pluie sera douce.