Pierre Bottero est mort, et je l'apprends bien tard.
Le site de son éditeur est empli déjà d'hommages et de témoignages. Foisonnants. N'y lisez nulle convention: dans les mots de ses collègues écrivains, perce une vraie douleur et de vrais souvenirs ; dans les mots de ses lecteurs de tous âges, non seulement une vraie tristesse, mais une vraie force. Celle que ses livres leur ont enseignée.
Je n'ai pas grand chose à ajouter.
Je n'ai pas connu Pierre Bottero, ce qui a quelque chose d'étrange: nous sommes nés de la même terre, nourris aux mêmes sources, nous avons choisi les mêmes métiers — ou presque.
Je n'ai pas connu cette chaleur et ce sourire qu'ils décrivent.
J'ai seulement lu ses livres.
Il n'est pas tant de livres dont on garde au coeur une leçon.
Il n'est pas tant de livres dont on garde au coeur une phrase, une clef supplémentaire pour déchiffrer le monde et en transmettre la magie.
Le Pacte des Marchombres de Pierre Bottero est de ces livres-là.
Tout de suite, j'ai placé cette phrase — qui est beaucoup plus qu'une phrase — bien à l'abri, bien au chaud, précieusement, en réserve pour mes enfants à venir, si cette grâce m'est donnée.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toutes les questions. La réponse du savant et la réponse du poète.
Et la mort est la grande question, le grand mystère, que tous les savants et tous les poètes du monde approchent et tentent d'expliquer, de justifier, ou simplement de décrire.
La réponse du savant est évidente et triviale, toute en angles de route, une route que je connais, quelque part près de Lambesc, en vitesse, en virage, en adhérence d'une roue de moto. La réponse du savant ici est insoutenable: si simple, si impossible à admettre. Si bête, si bête, toujours.
Heureusement il y a la réponse du poète.
Le message d'autant plus beau et clair qu'il est transmis, qu'il est compris.
Elle est dans les mots des lecteurs. Elle est dans les trois citations de Bottero que les éditions Rageot, avec retenue, avec intelligence, avec une justesse qui confine à la grâce, ont transformé en hommage :
- Que deviennent les rêves qui se brisent ?
- Les rêves ne se brisent pas.
- Que deviennent les rêves qui se brisent ?
- Le terreau des rêves à venir.
Ellana la Prophétie
La mort est un cadeau que nous offrent ceux qui partent. Un cadeau exigeant, écrasant, mais un cadeau. La possibilité de grandir, de comprendre, de s'ouvrir, d'apprendre.
Ellana l'Envol, édition commentée par l'auteur.
Si je vis dans un monde aux limites finies, connues, d'autres existent ailleurs, infinis, multiples, complexes, riches, foisonnants, merveilleux. Les auteurs sont les passeurs, leurs livres les portes qu'ils nous proposent de franchir.
Ellana l'Envol, édition commentée par l'auteur.
Les Mondes Imaginaires des Editions Rageot
Et dans les rubriques "L'auteur" et "Votre avis" des sites consacrés à ses trilogies.
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