Dans ma commune, comme dans de nombreuses petites communes, les listes ne sont pas toujours affiliées à des partis.
Une liste d'opposition contre le maire sortant se monte. C'est une liste apolitique, nous explique-t-on pour recruter. Peu importe votre tendance, inscrivez-vous, nous ne travaillons que pour l'intérêt de la commune, nous sommes apolitiques.
Bien sûr ils ne le sont pas, il n'est que de lire le fil Twitter du candidat en tête de liste pour le vérifier. Mais ce n'est pas mon propos ici. Je n'entre pas dans la campagne, ni dans des querelles personnelles.
Non, mon propos ici est de dire que cet argument est le pire possible pour me recruter, moi.
Je ne suis pas apolitique. Je ne veux pas d'une liste apolitique. Au contraire. Je veux être dans le politique, le plus possible dans le politique, je crois que c'est notre seule chance.
Je crois que nous sommes des animaux politiques, que c'est la seule chose qui nous sépare de la barbarie, en ce sens je suis en plein dans l'héritage grec.
Le politique, c'est la polis, la vie de la cité, le vivre-ensemble. Comment un candidat aux municipales peut-il se dire apolitique quand c'est l'antithèse même de ce mandat ?
Le politique, c'est la vision à long terme. C'est la construction d'un monde. C'est le rêve.
Le politique c'est notre seule chance d'échapper au tout-économique, de rappeler qu'il y a des visions et des valeurs qui transcendent les contraintes matérielles et financières, qui les dépassent, qui doivent primer sur elles.
Le politique c'est ce qui nous polit, ce n'est pas seulement un jeu de mots, c'est ce qui fait que nous continuons à nous parler plutôt que de nous frapper, c'est ce qui fait que nous nous efforçons d'arranger les choses, jour après jour, de corriger ce qui fait mal.
Je ne suis pas apolitique.
Je ne veux pas moins de politique.
J'en veux plus.
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