'ai toujours peu de goût pour l'été. Cependant je redécouvre à quel point l'été a le goût des amours.
Et ce n'est pas, je crois, à cause du soleil aphrodisiaque, des corps découverts, des peaux moites de chaleur.
Bien sûr il y a la clarté troublante de l'eau des piscines à minuit, l'envol des jupes sur les jambes nues, le miel des peaux, le poids des cheveux trempés.
Mais c'est surtout à cause du loisir, du temps libre.
Le temps libre est l'espace dont l'amour a besoin pour s'épanouir, pour défroisser ses corolles usées par le costume de travail, pour étirer ses membres engourdis et déployer son imaginaire.
L'amour est à son aise en vacances.
Les longues journées d'été l'ensemencent, le bercent, le cajolent. Les douces nuits d'été irriguent ses rêveries, font éclore ses fleurs surprenantes. Les songes de mi-été sont toujours des songes amoureux.
L'été dernier je déclinais les étreintes de mes amours littéraires. Cet été mes nuits s'imprègnent de visages réels, d'amours de ce monde-ci. Il n'y a pas si grande différence entre les deux. La saveur est la même, le sucre interdit qui emplit le palais, les guirlandes enlacées des bras, les mots épars dans les jardins du Midi, quand la chaleur se fait moins lourde.
Les mêmes jeux.
L'amour est un jeu, délicieux, immoral, mortel, excitant, mais un jeu, où l'on triche, ment, prend et donne, où l'on risque, se jette, se drogue, s'oublie et retrouve des vérités perdues. Où les mots se frottent, les langues s'inventent, les phrases se frôlent à la peau nue, les trahisons s'étreignent.
Ou du moins les amours d'été.
Ne sous-estimez pas leur empreinte, ni leur durée, ni leur force. La mer lave les convenances, emporte les carcans. Les amours d'été n'ont pas de limite.
L'été est la saison des jeux.
2 commentaires:
Je n'ai jamais connu d'amour de vacances d'été.
Mon premier amour s'est éveillé entre décembre et mars. Le suivant est apparu durant un mois de février. Puis un homme sombre a envoûté mon coeur entre mars et début mai. Ensuite, j'ai trouvé le réconfort dans un amour qui naquit en septembre, en pleine période de rentrée. Et pour finir, je suis tombée amoureuse, et réciproquement, de nouveau au début du mois de décembre.
C'est comme pour mes périodes d'embauche : les grands changements de ma vie ont souvent eu lieu à l'automne (octobre-novembre-décembre).
L'été est une saison qui m'a toujours effrayée. Je m'y sens étrangère. J'entends les rires, les musiques, les fêtes... mais j'en ai toujours été exclue. Même à l'époque où je pouvais aller danser (et j'adorais ça !)
L'été, pour moi, c'est la saison des prédateurs. Et de mon anniversaire. Et de mes larmes les plus abondantes. Surtout du temps où je vivais dans le Midi !
Ah, mais l'amour ne nait pas forcément en été. Il peut surgir au printemps, ou se faufiler inaperçu depuis l'automne... Seulement, en été, il a la place et le temps d'éclater, de sauter aux yeux, de se révéler, de se lover, de s'installer. De se faire, aussi.
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