L'été a toujours été pour moi la saison des bilans et des résolutions. Le passage des ans, pour moi comme pour tous ceux dont le rythme est scolaire, se fait lors des vacances d'été et non pas du changement de date, aussi invisible que sa ligne à travers l'océan.
Celui-ci est paisible. Cela me plaît et me déplaît, car je suis exigeante et folle, et me défie de la paresse. Je suis de ceux qui voudraient chaque journée productive. Non pas en termes économiques, certes, mais productive : en travail, en création, en avancement d'une sorte ou d'une autre.
Ainsi l'été et sa langueur m'inspire depuis longtemps la méfiance. La chaleur, la vacance elle-même, incitent à l'assoupissement, à l'écoulement des journées comme l'eau et le sable. L'été est une saison fuyante.
Je m'en défie d'autant plus qu'il me tente : glisser doucement dans l'inactivité et les douces lectures est une de mes tentations les plus aiguës.
Et je me dis qu'il serait sot de refuser ces douceurs-là, ces plaisirs-là, beaux et simples.
Car j'aime : passer du temps avec mon Aimé, avec des amis trop peu vus cette année, lire beaucoup, jouer enfin, frémir face à l'Horreur d'Arkham ou de Dunwich, entraîner des agents de l'Empire Britannique à travers un Grand Tour, de Douvres à Rome, rêver d'être une femme fatale dans une cité noire et corrompue, une guerrière Féerique traversant la neige et le sang…
Mais j'aurais voulu travailler plus. Ecrire surtout.
Dans ce domaine, une mauvaise nouvelle : la publication de mon adaptation de la Belle au Bois Dormant, "Une histoire de désir", dans la très prometteuse anthologie Contes de villes et de fusées, est ajournée sine die. La crise, qui rôde dans tous les journaux, que l'été assourdit sans endormir, me frappe là où je ne l'attendais pas. Affaire à suivre, j'espère. J'ai eu la chance de lire le fichier avant épreuves, et les contes de Lionel Davoust, Mélanie Fazi, Léonor Lara et Pierre-Alexandre Sicart sont de toute beauté. J'aurais été honorée de paraître parmi de tels textes. Et je récuse ce conditionnel : je serai honorée !
Mais une bonne nouvelle, imprévue et reçue à l'instant : ma vision des mythes d'Ariane, Phèdre et Thésée, intitulée sans la moindre originalité "Le Labyrinthe" paraîtra dans les Actes du colloque universitaire Autour du Minotaure. A cette occasion, je participerai au colloque à Clermont-Ferrand en janvier prochain. Détails à suivre.
3 commentaires:
Eh ! Moi aussi je récuse ce conditionnel !! L'antho va paraître, reste juste à savoir où et quand ;-)
Moi aussi je voudrais chaque journée productive, mais...
Si je fais confiance à quelqu'un pour ça, c'est bien à toi !
Saches, ô belle Alba que, de nos jours, oser la Paresse est grande et merveilleuse folie. Peu se souviennent que de la Paresse naît la Création. Crois-en ma parole de paresseuse contrariée...
Heureuse de te relire :-)
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