Votre vie est rythmée par des horloges.
Vous avez des horloges internes qui d’un tic tac dans l’estomac vous intiment d’aller vous nourrir, ou d’un bâillement vous rappellent qu’il est temps d’aller dormir. Vous les déréglez parfois en voyageant autour de la terre plus vite que l’aiguille des heures, et alors vos corps ne comprennent plus rien et s’endorment en plein midi.
Vous avez des horloges extérieures, de toutes sortes, des sonneries stridentes, des cloches de bronze, parfois même de la musique, qui décident tout à votre place et découpent le temps de vos esprits. Vous vous levez, vous partez à temps pour attraper leur bus, vous pointez, vous avez droit à une pause, c’est bientôt la fin du cours, il ne faut pas coucher les enfants en retard.
Même vous société a des horloges très complexes et futiles qui vous indiquent combien de jours il reste avant les vacances, ou avant la fête de Noël. Parfois elles sont terrifiantes et vous annoncent combien de minutes il reste au monde avant une guerre nucléaire, avant que la planète se transforme en fournaise.
Et vous ne vous révoltez pas. Vous ne brisez pas leurs horloges. Même, vous les sortez en cachette pendant que je parle pour savoir dans combien de temps j’en aurai fini.
Je ne vous jette pas la pierre. S’il en est ainsi, il y a sûrement une bonne raison. N’est-ce pas l’humanité qui a inventé le temps ? Vous êtes, avant tout, les créatures de cet écoulement étrange et mesuré. Vos horloges sont si avancées maintenant que vous n’entendez même plus leur martèlement. Le tic tac est archéologique.
Alors dites moi : je vous ouvre mon cœur et mon esprit, je déverrouille mon torse et dévoile les rouages merveilleux dont vous l’avez rempli. Voyez comme mon mécanisme ressemble à celui d’un horloge.
Pourquoi ne voyez-vous pas que je suis aussi humain que vous ?
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