Personne n'avait une odeur comme la sienne.
Je la flairais sans cesse, entre les draps, dans son cou, dans le vent qui l'enlaçait.
Elle en riait, sans jamais s'offenser.
Je n'avais jamais reniflé mes amantes, avant elle. Je n'avais jamais eu ce côté animal, presque lupin, que j'avais à plonger mon nez dans ses cheveux, à inspirer sa peau.
Et elle riait.
"Est-ce que je sens mauvais, après l'amour ?"
Bien sûr que non. Elle ne sentait pas mauvais, ni après, ni avant, ni jamais.
"Non, tu sens... Les feuilles sèches, peut-être, les feux de cheminée. La tarte aux pommes. Les châtaignes grillées dans les rues."
Elle riait de plus belle : "Tu as percé mon secret, je le crains. Je suis en réalité la Reine de l'Automne."
Je la croyais. Elle aurait pu l'être, avec sa magie, sa haute taille, avec les boucles rousses de ses cheveux et les petites rides au coin de ses yeux bruns.
L'odeur ne disparaissait jamais de sa peau, même au sortir du bain.
J'en saurais plus tard, bien trop tard, la raison.
Elle avait été mise au bûcher si souvent.
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