Quelquefois, trop de temps passe d'un coup.
Quelquefois, les temps se superposent et se décalent, et on ne sait plus dans lequel on vit.
Quelquefois, le monde va plus vite que notre pensée du monde.
Depuis la dernière note, il y a eu un voyage de contes de fées, une élection présidentielle, et une signature pour une nouvelle demeure, pour un Chez-Nous.
Trop de choses. Trop tard pour les écrire.
Ou peut-être trop tôt.
Je me suis interrogée très vite: que convenait-il d'écrire sur mon blog, au soir de l'élection? A qui devais-je m'adresser, parmi tous ceux qui croient, dont je comprends qu'ils croient? A qui en moi devais-je laisser la plume, quels garde-fous devais-je m'imposer, pour ne pas basculer dans la mauvaise foi, ni dans les revendications partisanes?
De toutes les phrases que j'ai entendues depuis, phrases de journalistes, d'hommes et de femmes politiques, phrases d'amis, une seule a sonné juste qui n'était rien de tout cela.
Une seule a éveillé un véritable écho, mis en branle un sentiment profond.
La phrase d'un homme d'état rêvé par un Barde et cité par un journaliste engagé, d'un autre temps.
"The fault, dear Brutus, is not in our stars,
But in ourselves, that we are underlings."
Julius Caesar (I, ii, 140-141)
Not in our stars, but in our selves.
C'est, à cette heure, la seule leçon qui compte.