lundi 20 décembre 2010

UN DRAGON POUR CHAQUE BEBE !

(ou le Retour de la Geek Mom)

Voilà qui ressemble à un slogan de manif, dans quelque univers parallèle où les dragons seraient des animaux de compagnie prestigieux réservés aux enfants des privilégiés.
"Un dragon pour chaque bébé ! Tous les nourrissons ont droit à leur dragon !"
Oui, je l'entends parfaitement, scandé à pleine voix par tout un défilé.

Mais il s'agit en fait de quelque chose de bien plus humble. Nous avions très envie, dès avant la naissance du Glapiot, qu'il ait une peluche dragon. Il s'agit indéniablement d'un nouvel indice de la parentalité geek. Mais la quête fut moins aisée que nous l'imaginions. Certes le jouet-dragon est bien plus à la mode que lors de notre propre enfance. Mais la plupart sont soit affreusement laids, soit pas du tout adaptés à un nourrisson.

Heureusement, par le plus grand des hasards, dans une boutique de Carouge, nous avons rencontré Walter.

Walter est une merveilleuse création des belges Lilliputiens, déclinée en maints supports dont d'adorables peluches doudous musicales.
La photo ne permet pas de voir ses ailes, ni les merveilleuses lumières qui peuvent clignoter dans son museau, ni de constater que son étoile brille dans le noir… Bref, Walter n'est pas pris sous son meilleur profil !

Mais le Crapion a donc son Dragon.
C'est même le premier jouet auquel il se soit intéressé !

samedi 18 décembre 2010

GEEK MUM

Je soupçonnais depuis ma grossesse qu'on pouvait être enceinte et rester geek, à preuve plusieurs articles de Think Geek que j'avais hésité à acheter.

A présent que le Glapiot est là, je découvre la merveilleuse communauté des "Geek Moms".

Vous pouvez par exemple y comptabiliser les "Top 25 Ways You Know You’re A GeekMom" *.

Bien sûr, le Crapion est trop jeune pour que je puisse vérifier la plupart de ces constats mais nous avons d'ores et déjà :
#16 rearrange the kid’s extracurricular activities around your role-playing game schedule.*
#23 sing lullabies in Elvish.*


Je ne doute absolument pas que dans un futur plus ou moins proche, nous :
#5 drag the family out of bed at 2AM to watch a lunar eclipse.*
#12 As soon as a new book came out, would send the children to bed early so you could get a head start on Harry Potter…*
même si ce sera pour un autre livre, tous les tomes de Harry Potter étant déjà sortis… à moins que, compte tenu du récent et spectaculaire hint donné par JKR…

et peut-être même :
#11 expect the child to know as many digits of pi as their age…* même si c'est un peu problématique, car je n'en connais moi même que 30…

En tout cas j'espère bien que celle-ci se vérifiera :
#25 Your children think this is all normal.*

De plus, ce qui contribue indéniablement à faire de moi une "geek mum", j'ai déjà, par ordre chronologique :

- lu Le Seigneur des Anneaux à haute voix au Pataton-dans-mon-ventre, conformément à la tradition familiale inaugurée par ma mère (même si je ne l'ai pas fini avant sa naissance, soyons précis, je n'ai lu que les trois premiers livres, donc très exactement la moitié)

- pesté en apprenant que la connexion Internet de la maternité était en panne : comment allais-je pouvoir jouer à Echo Bazaar ?

- allaité devant l'ordinateur (en jouant à Echo Bazaar, par exemple)

- laissé le Glapiot jouer avec la souris (enfin, ça, c'est surtout le Geek Dad qui l'a fait) et avec une tasse à café… vide, je vous rassure (toujours le Geek Dad, moi je bois du thé)(il joue aussi avec mes tasses à thé, ceci dit, mais ça sonne moins geek).

C'est donc une grande et amusante aventure qui commence, et une toute nouvelle série de posts sur ce blog… moins poétiques, certes, mais… mais, et je reviens là à un registre plus sérieux, tout aussi juste, tout aussi moi. Car comme nous l'avons souvent évoqué avec Lucie, nous sommes des mosaïques d'identités. Je suis certes écrivante, rêveuse, littéraire, mais je suis aussi geek, et aussi une maman, à présent, et aussi une "geek mom", ce qui est un peu plus que la somme des deux.




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* maintenant que je sais que Titi lit ce blog, je traduis l'anglais : les 25 raisons principales prouvant que vous êtes une Maman Geek.

#16 réorganisé les activités extrascolaires de votre enfant en fonction de votre planning de JdR (d'accord, pour l'instant, TOUTES ses activités sont extra-scolaires)
#23 chanté des berceuses en elfique

#5 tirerons la famille du lit à 2 heures du mat' pour observer une éclipse de lune
#12 à la sortie de chaque nouveau tome de Harry Potter, enverrons les enfants au lit plus tôt pour pouvoir commencer à lire. Et si vraiment ça ne marche pas, je commencerai à le leur lire à haute voix, na !

#11 attendrons du pauvre Loupiot qu'il connaisse autant de décimales de pi que son âge (en années, soyons sympas)

#25 Vos enfants pensent que toutes ces choses sont normales…

mercredi 15 décembre 2010

DES CHOSES QUE JE N'IMAGINAIS PAS SUR LES BEBES

Après tout, c'est ce qui fait l'essentiel de mon temps et de ma vie depuis trois mois et demi, il est donc juste que ce blog en porte la trace.

Les bébés disent vraiment areuh !
J'en ai été stupéfaite ! J'étais persuadée que "Areuh" était une onomatopée imaginaire, un bruit pour bande dessinée, l'équivalent bébé du "Pan !" des pistolets. Est-ce que les pistolets font "Pan !", vraiment ?
Et bien, les bébés, eux, disent réellement "areuh". Ou, pour être franche, plus souvent "a-euh", le R étant plus difficile, ils ne le réussissent qu'une fois sur dix environ. En tout cas, c'est ce que fait mon Galopin.

Les bébés sont des vampires.
Combien de chercheurs et de passionnés se sont interrogés sur ce mythe, se demandant les raisons de son universalité ? Comment se fait-il que personne* n'ait réalisé que ce sont certainement les nourrissons qui l'ont inspiré ?
Soyons méthodiques : les bébés sucent le sang… pardon, le sein, absorbant ainsi ce liquide vital qui est leur unique nourriture. Ils en éprouvent un plaisir sans mélange, il n'est que de constater leur air de drogué béat une fois qu'ils ont terminé. Leur "victime" en est affaiblie et fatiguée, surtout quand ces ponctions sont fréquentes. Il arrive même que cela l'endorme ! Pour reconstituer ses forces, elle doit boire, manger, dormir. Cela ne vous évoque rien, vraiment ? J'oubliais : leur "victime" ne peut s'empêcher de les aimer…

Les bébés sont des yogi-nés.
J'ai commencé le yoga depuis deux semaines (encore un effet secondaire du Crapion) et je suis épatée par la facilité avec laquelle le Glapiot réussit aisément les différents exercices sans même en recevoir la consigne. La façon dont il peut détendre d'un coup tous les muscles de son corps et de son visage est spectaculaire ! Et il fait ça en une seconde, sans effort de volonté apparent !

A suivre…

* ou alors c'est un plagiat par anticipation !

vendredi 26 novembre 2010

NOUVELLE DEDICACE A GEX




Je serai de nouveau à L’Archipel des Mots
81 rue du Commerce 01170 Gex
04 50 20 40 24

le samedi 11 décembre à 16h.

Je viendrai :
- y dédicacer Flammagories et Contes de villes et de fusées
- y lire un extrait de "Une histoire de désir", ma réécriture de "La Belle au bois dormant" publiée dans Contes de villes et de fusées

Il s'agira d'une co-dédicace avec un autre auteur du pays de Gex, Colette Becuzzi, qui viendra présenter son roman Merlin ou la vie autrement

dimanche 3 octobre 2010

UNE NOUVELLE RENCONTRE A GEX



Je serai de nouveau à L’Archipel des Mots
81 rue du Commerce 01170 Gex
04 50 20 40 24

pour le week-end anniversaire de la librairie.

Je viendrai :
- y dédicacer Flammagories et Contes de villes et de fusées
- y lire un extrait de "Une histoire de désir", ma réécriture de "La Belle au bois dormant" publiée dans Contes de villes et de fusées
- et (sous réserves) assister à la remise des prix de leur troisième concours de poésie dont j'étais l'un des membres du jury

Je devrais être présente le samedi 16 au matin entre 10h et midi et l'après-midi entre 14h et 16h30… le tout sous réserve compte tenu de mes toutes nouvelles contraintes (un mois aujourd'hui…)

mardi 21 septembre 2010

CONTES DE VILLES ET DE FUSEES


Longtemps attendue, voici enfin parue l'anthologie Contes de villes et de fusées, 16 réécritures de contes de fées dans des contextes contemporains ou futuristes.

L'anthologie est dirigée par Lucie Chenu et vous pourrez lire au sommaire des nouvelles de Julien Fouret, Jean Millemann, Delphine Imbert, Pierre-Alexandre Sicart, Antoine Lencou, Pierre Gévart, Nico Bally, Charlotte Bousquet, Sylvie Miller & Philippe Ward, Jean-Michel Calvez, Lionel Davoust, Sophie Dabat, Jess Kaan, Mélanie Fazi, Estelle Valls de Gomis et Léonor Lara, le tout sous une couverture d'Éric Scala.

Mon propre texte, "Une histoire de désir", est une réécriture de "La Belle au Bois Dormant" de Perrault, y compris de sa deuxième partie, car le conte, pour une fois, ne s'arrête pas au mariage princier… C'est une nouvelle que je me suis beaucoup amusée à écrire et où vous repérerez sans doute de nombreux clins d'oeil : c'est après tout le jeu des réécritures et de l'intertextualité.

Je suis particulièrement fière de figurer au sommaire de cette anthologie qui regroupe des textes variés, passionnants, originaux, offrant sur les contes des regards vraiment neufs.
Mes quatre préférés (dans l'ordre du sommaire, je suis bien incapable de les classer autrement) sont :
- "La Griffe et l'Epine" de Pierre-Alexandre Sicart : une réécriture de "La Belle et la Bête" (même si là encore on retrouve de nombreuses autres sources) qui prouve avec brio qu'on peut mêler dans un texte science, mythes et profondeur des sentiments.
- "Le Sang du large" de Lionel Davoust : une réécriture de "La Petite Sirène" qui est aussi une magnifique et poétique mise en abyme des affres de la création.
- "Swan le bien nommé" de Mélanie Fazi : une réécriture des "Cygnes sauvages" et de "Ole Ferme l'oeil" où l'on retrouve le ton inimitable et l'univers de fantastique contemporain, intimiste et subtil, de Mélanie Fazi.
- enfin "Sacrifices" de Léonor Lara : une réécriture du "Petit Poucet" absolument bouleversante qui offre une réponse sans concession à cette question "comment, avec tant de bonté, peut-on être la femme de l'ogre ?"

On peut le commander directement sur la boutique de l'éditeur, Ad Astra.
Vous pouvez aussi le le commander dans n'importe quelle librairie puisque Ad Astra est référencé sur les réseaux Electre et Dilicom.

samedi 21 août 2010

UNE LEÇON DE DÉFENSE CONTRE LES FORCES DU MAL

Certains d'entre vous savent que c'est la matière que j'aurais vraiment voulu enseigner… A défaut, je me contente de la Littérature, qui a malgré tout quelques points communs avec la D.C.F.M.
Voici donc un de ces cours…

Nous abordons dans ce chapitre le cœur même de la Défense contre les Forces du Mal. Malheureusement, il s’agit aussi de la part la plus difficile à enseigner.
Au niveau le plus fondamental, la Défense puise dans vos ressources intérieures, dans votre cœur, votre courage, la confiance et la joie que vous abritez en vous. C’est ce qui explique que les réussites dans cette branche particulière de la magie ne reposent pas seulement sur les talents que vous utilisez par ailleurs. C’est ce qui explique que de brillants sorciers comme Bridget Wenlock(1) aient été si désemparés face aux forces des Ténèbres, et à l’inverse, que Bod Owens(2), toujours maladroit avec les Potions et incapable de maîtriser tout sortilège plus complexe qu’un maléfice d’Entrave ait pu sortir vivant et sain d’esprit de la Nécropole du Sleer et en rapporter les artefacts alors que maints sorciers et sorcières plus expérimentés avaient fui, péri ou sombré dans la folie.
Ces forces intérieures ne s’enseignent pas. Mais elles peuvent être identifiées, apprivoisées, renforcées, développées, et, en partie, expliquées.

(1) Bridget Wenlock (1202-1285) Célèbre Arithmancienne. Première à établir les propriétés magiques du chiffre 7.
(2) Dont l’écrivain Moldu (?) Neil Gaiman a relaté l’histoire de façon hautement fantaisiste dans The Graveyard Book (L’Etrange Histoire de Nobody Owens).


LEÇON 1 : RECONNAÎTRE LES TÉNÈBRES


À ce stade de votre apprentissage, vous devez déjà avoir compris combien il importe de connaître son ennemi, d’être capable de le reconnaître en toutes circonstances, d’identifier et d’exploiter ses faiblesses. Mais comment connaître les Ténèbres elles-mêmes ?
À quoi reconnaît-on leur empreinte ? Dans quelles situations leur est-on le plus vulnérable ? Quelles faiblesses peuvent-elles bien avoir ?
Certains parmi vous hochent la tête et murmurent : Elles n’en ont pas, c’est même exactement le contraire, elles exploitent les nôtres.
Ceux-là sont sages, mais pas assez. Si les Ténèbres exploitent nos faiblesses – et ce prémice est entièrement et profondément vrai – c’est qu’elles en ont besoin, qu’elles s’appuient sur nos failles pour exercer leur pouvoir. Qu’elles sont vulnérables à nos forces.

Exercice pratique

ATTENTION : EN AUCUN CAS CET EXERCICE NE DOIT ETRE PRATIQUÉ AVEC DES PERSONNES SOUFFRANT D’UNE FAIBLESSE CARDIAQUE OU AYANT RECEMMENT SUBI UN CHOC ÉMOTIONNEL. L’AUTEUR ET L’EDITEUR DÉCLINENT TOUTE RESPONSABILITÉ SI UN ACCIDENT SURVENAIT DANS CE CAS.

Si vous n’êtes pas en mesure de jeter les sortilèges indiqués en note et si personne dans votre entourage ne peut vous y aider, vous pouvez vous en remettre à des moyens non-magiques. Ignorez les notes, baissez les lumières, concentrez-vous, fermez les yeux s’il le faut et faites appel à votre imagination.

D’un coup, les lumières s’éteignent.(3) Sans grésiller, sans trembler ni fléchir : elles étaient, et elles ne sont plus, comme si le souffle d’un géant les avait anéanties.
Mais vous n’êtes pas seul dans la pièce. Vous entendez (NOM DU PROCHE) s’agiter près de vous, vous sentez sa chaleur, sa respiration qui s’accélère, il/elle semble encore plus terrifié que vous.(4)
Puis vous ne le sentez plus, ne l’entendez plus. Vous l’appelez, mais en vain. Il/elle n’a pas crié. A-t-il/elle été muselé sans bruit ? Est-il/elle tombé sans un cri, assommé ou…(5)
A présent, vous êtes seul. Vous faites quelques pas précipités vers l’arme la plus proche, votre baguette, le couteau avec lequel vous peliez les légumes, le lourd vase de Tante Harriet… Il n’est pas la. Vous butez contre un obstacle inattendu. Vos mains tâtonnent, affolées. Elles ne reconnaissent rien. Vous n’êtes plus chez vous, mais dans un lieu inconnu.(6) Voila pourquoi vous n’entendez plus (NOM DU PROCHE). Ce n’est pas lui/elle qui a disparu : c’est vous. C’est vous qui avez été arraché de son côté.
Vous laissez échapper un cri. Ou vos lèvres s’ouvrent, mais un souffle seul s’en échappe, inaudible. Aucun son ne retentit plus autour de vous.(7)
Vous avancez malgré tout dans votre prison de silence et de nuit, à tâtons frénétiques, et c’est alors que vous commencez à le sentir. Juste un frisson qui hérisse vos poils puis le froid monte et se répand, insidieux, dans vos membres, suintant de l’air, glaçant votre échine, et vous tremblez, sans savoir si c’est de froid ou de terreur.(8)
De la lumière, de la lumière, marmonnez-vous, criez-vous, incantez-vous sans bruit, et les Puissances doivent vous être favorables, car en effet les ténèbres semblent se dissiper un peu, et vous distinguez… vos propres mains blêmes, agitées de tremblements, trempées de sueur… des formes sombres et immobiles, un mince rai grisâtre, un interstice, une issue… et une silhouette(9) confusément s’y dessine et s’ébranle et glisse vers vous…(10)



Prenez quelques instants pour reprendre vos esprits. Respirez profondément. Regardez autour de vous : la lumière est revenue, vous êtes chez vous. Vous n’en avez jamais bougé.(11)


Maintenant, réfléchissez. Pourquoi avez-vous eu peur ?
Dix causes de peur sont survenues dans cette expérience. Efforcez-vous de toutes les identifier et notez-les ci-dessous.
Puis classez-les (en 1 celle qui vous a le plus effrayé).

Si vous en trouvez moins de six, vous vous êtes tant laissé déborder par vos émotions que vous n’arrivez pas à prendre de recul.
Cette capacité est importante pour la Défense contre les Forces du Mal. Malheureusement, il vous faut donc renouveler l’expérience jusqu'à ce que vous parveniez à identifier au moins six causes de peur.
Ce sera plus facile la deuxième fois. Il s’agit même d’une des raisons d’être de cet enseignement : on combat plus aisément les peurs déjà rencontrées.

Vous pouvez m'envoyer votre liste en commentaire ou par mail…

(3) Un sortilege de Nuit suffit. Vous pouvez y ajouter un effet sonore de Souffle.
(4) Soit une solution de Senteffroi à diffuser soit un sortilège d’illusion
(5) S’il y a réellement d’autres personnes (par exemple si vous entrainez plusieurs élèves en même temps), des Murs Sensoriels seront nécessaires à ce stade pour les séparer.
(6) Un sortilège de Confusion devrait suffire. Je déconseille de recourir aux grands moyens (Portoloin, Transplanage imposé). Au pire, des illusions tactiles peuvent renforcer la Confusion.
(7) Simple sortilège de Silence
(8) Simple sortilège de Caillegèle
(9) Encore un sortilège d’illusion – attention : il doit être suffisamment précis et bien ciblé pour passer outre à la Nuit magique. Si vous n’y parvenez pas, ou si vous entrainez plusieurs élèves simultanément, il faut lancer un sort de Voile d’Ombre puis lever le sortilège de Nuit avant de créer l’illusion de la silhouette. Il n’est pas recommandé, à ce stade, d’utiliser un Epouvantard. Ils feront l’objet d’un autre exercice pratique.
(10) Finite Incantatem.
(11) En cas d’élève particulièrement paniqué et ne parvenant pas à reprendre ses esprits, voir Remèdes d’urgence contre le Choc Emotionnel

CORRECTION ET SUITE DU COURS A VENIR

lundi 9 août 2010

BILAN DE GROSSESSE

Tous me le disent : l'accouchement est suivi d'une sorte d'amnésie surnaturelle, effaçant les quelques heures et les neuf mois qui l'ont précédé, leurs aléas, leurs découvertes, leurs plaisirs et leurs déplaisirs.
Alors je me décide à donner à ce blog, une fois n'est pas coutume, une fonction mémorielle, testimoniale, presque.
Qu'il enregistre, en ce neuvième mois, les Aspects de cette grossesse, les bons, les mauvais, les étranges.

Les mauvais sont connus, bien sûr. Je m'interroge avec une curiosité mêlée d'admiration sur la réalité de ce miracle physiologique qui contraindrait même les femmes affligées des pires grossesses à tout en oublier, à désirer recommencer. Et à vrai dire c'est à mes yeux un des côtés les plus dérangeants de la grossesse: cette découverte qu'en fin de compte le biologique prime tout, même pour des êtres éminemment portés à intellectualiser, comme moi, même pour des êtres éminemment volontaires — et fiers de l'être. Au temps pour notre orgueil. Le corps et ses chimies font de nous ce qu'ils veulent, nous font verser des larmes absurdes, dormir ou ne pas dormir, danser ou vaciller, nous transformer en guerrier viking émettant à tout propos des éructations incongrues. Pour le reste, les Aspects négatifs sont heureusement assez localisés au premier trimestre et aux dernières semaines, en tout cas pour moi, qui m'en estime heureuse. Nausées, fatigue, un mois de sommeil accablant à 12h par nuit (le deuxième ? déjà je peine à dater ce temps pourtant le plus chronométré de toute une vie), un mois de sommeil erratique aux limites de l'insomnie compensé par des siestes, moi qui n'en faisais jamais (le présent et dernier : cela au moins est facile), quelques semaines d'étonnante maladresse physique, le temps de s'adapter à un centre de gravité différent, quelques périodes d'hyperémotivité presque comique (j'ai marché sur la patte du chat : il va être estropié à viiiiiiie !) Et l'encombrement, la pesanteur de ces dernières semaines.

Les bons sont plus inattendus. Bien sûr il y a l'étonnante et inédite sensation des mouvements du bébé, dont j'ai déjà parlé ici. Du moins ceux du deuxième trimestre. au troisième, c'est toujours amusant, mon ventre s'agite de séismes des plus spectaculaires, mais moins confortable, quand il repousse les murs (les murs sont mes organes, en fait, Bébé.) Non, les bons aspects que je n'attendais pas sont d'ordre différent, à la fois les plus intimes et les plus extérieurs, les plus sociaux. Le regard des autres sur moi a changé. Certaines femmes détestent cela, ont l'impression de se trouver soudain réduites à leur ventre, ou sans cesse agressées dans leur intimité. Pas moi. Je m'amuse de voir les gens se retourner, de reconnaître leurs sourires, et même de répondre à leurs questions. C'est un lien nouveau avec le reste de l'humanité, une complicité, une expérience nouvelles.
C'est aussi une révolution esthétique, au moins en notre ère de culte de la minceur et d'éloge du ventre plat. Soudain, on est fière de cette rondeur ; loin de chercher à la dissimuler, on l'exhibe, on choisit des vêtements et des postures qui soulignent la rotondité du ventre. C'est radicalement nouveau.
Certes la grossesse est aussi une excuse à la paresse. Je ne l'entends pas seulement en termes égoïstes, même si ceux-là sont réels et doivent être admis. Mais pour celles qui comme moi cherchent à être toujours "efficaces", à agir, à employer au mieux leurs journées, c'est un étonnant soulagement d'accepter de ne rien faire et d'en être félicitée. Sans doute parce que même alors nous faisons quelque chose. Notre corps fait, le simple écoulement des heures et des jours, sans le secours de nos actes conscients — suffit à agir et à créer. Et quelle action ! Quelle création !
De là peut-être le plus remarquable pour moi de ces Aspects Positifs. J'ai toujours eu besoin, pour être bien, pour être pleine, entière, heureuse, d'avoir un projet en cours à penser. J'imagine que tous les créateurs sont ainsi, même si dans mon cas il peut s'agir d'autre chose que d'un projet créatif — un amour, un voyage… J'ai besoin d'y penser le soir en m'endormant, par exemple.
Et pendant ces neuf mois, bien sûr, cette nécessité a disparu. Oh, j'ai eu d'autres projets, et l'ai apprécié, et je suis toujours heureuse de me lancer dans quelque création ou organisation nouvelle, mais je n'en avais plus le besoin impératif, je ne ressentais plus l'inévitable déséquilibre, la confuse insatisfaction, des semaines sans vrai projet.
Le projet est en moi, permanent. Même quand je ne le pense pas, je le vis.

Aspect étrange, vraiment, dont je ne saurais dire s'il est positif ou négatif, ou rien de cela. Qui peut-être explique le fameux désarroi du post-partum. Pendant neuf mois je ne suis plus seule. Jamais, jamais. Même dans mon bain, même aux toilettes, même dans la maison tranquille où je tape ces mots. Il y a toujours quelqu'un avec moi, que je le veuille ou non, que je le sente ou non. A chaque infinitésimale fraction de seconde, nous sommes deux.

Jusqu'à ce que, dans quelques semaines, commence une Histoire entièrement Nouvelle.

mardi 11 mai 2010

CONTACT

Cela ne ressemble à rien d'autre.
A aucune sensation, à aucune forme de communication.
Il y a des années que scientifiques et poètes rêvent de la forme que pourrait prendre une communication extra-terrestre.
Celle-ci, peut-être, qui n'est pas langage, ni musique, ni sourire, et qui pourtant fait sens, pourtant illumine de joie.
Celle-ci, peut-être, qui est toute de toucher, sans main posée, sans caresse, sans heurt, et pourtant tout cela à la fois.

Une langue inconnue que nous cherchons à déchiffrer pour rire : manifeste-t-il son enthousiasme, sa désapprobation, sa peur? Craint-il cet orage d'opéra ou s'enchante-t-il de cette féerie sonore? La mort de Marie Stuart l'attriste-t-elle ou réveille-t-elle en lui quelque instinct de cruauté enfantine ?
Finalement, cela n'a pas la moindre importance.

C'est un contact. Un remuement intime du corps, qui touche l'âme. En nous et pourtant radicalement autre. Une présence, permanente. Pas de solitude possible. Pas d'oubli possible.
Un appel confus auquel nous répondons, en souriant, parce qu'il est impossible de ne pas le laisser monter à nos lèvres, en posant à notre tour la main près de lui, sans savoir vraiment si sa sensation est la même que la mienne, à ce toucher.

La présence infinie et limpide du bébé qui bouge en moi.

mardi 20 avril 2010

INTIMITE

Ce blog a souvent oscillé entre deux fonctions: rendre compte de mon actualité littéraire, faire part de mes impressions et émotions. Entre sa face publique et sa face intime.
Ces derniers temps il a nettement basculé du côté public.
Peut-être parce que ladite actualité était plus animée que de coutume.
Surtout parce que mon intimité soudain devenait indicible.

Combien il est plus aisé de parler d'amour ou même de désespoir plutôt que de la vie qui grandit dans son ventre !
Cet indicible-là, je ne l'avais pas anticipé.
J'avais même envisagé, très sérieusement, de tenir un journal de grossesse.
Je peux en sourire à présent.
Un tel journal n'aurait ni intérêt ni profondeur.
Ce qui se passe en moi, en nous, échappe aux mots. Comme mon corps, soudain, échappe à l'intellect pour me rappeler mon animalité.

Pourtant, à présent que les symptômes s'estompent, que la ligne ronde du ventre s'accentue, à présent que l'étrangeté m'est devenue plus familière, à présent surtout que je sens l'enfant bouger en moi, plus présent, plus réel — à présent seulement les mots me viennent.
A présent je peux lui parler avec plus d'aisance, un nouveau genre de dialogue intérieur dont la naissance infléchira le cours et le langage.
A présent je peux en parler ici.
Un peu.
Dire plus ne serait que verser dans le cliché. Et ce topos-là a beau être le plus beau, le plus grand, le plus signifiant du monde, je ne puis m'empêcher de m'en défier.

dimanche 18 avril 2010

VILLES

Trop longtemps j'ai négligé ce blog et sa dimension intime.
Trop longtemps aussi j'ai négligé de mettre à jour son jumeau, mes carnets de voyage.
Puisque nous revenons de Rome, je viens donc de publier à retardement les notes de notre voyage de l'an dernier vers une autre Cité mythique et protéiforme, Istanbul.
Vous pouvez les lire ici :
Voyage à Istanbul
Rome viendra bientôt.
Et d'autres mots, plus intimes, de ce côté-ci de la frontière.

vendredi 19 mars 2010

LECTURE-DÉDICACE À GEX LE VENDREDI 26 MARS

Flammagories :
de la musique aux mots, un « imaginaire ardent »


Lecture et dédicace
par Delphine Imbert

le vendredi 26 mars
à 20h
à L’Archipel des Mots
81 rue du Commerce 01170 Gex
04 50 20 40 24

Quatorze auteurs transportés par une musique ensorcelante, quatorze auteurs créant de concert afin de rendre hommage à l’une des plus belles compositions de Nicholas Lens. Au gré de leurs récits, vous croiserez des dragons, des héraults, des monstres et des I.A. sans âme, des chimères et légendes. Vous partagerez la poésie, les rêves et cauchemars que leur a inspiré Flamma Flamma, le Requiem du Feu.

Ici gît...
Votre âme d’enfant, votre esprit saint, votre vision des choses.
Ici gît...
Le souvenir d’autres vies, d’autres lieux, d’autres époques.
Ici gît...
Le futur oublié, le passé à venir, le présent incertain.
Vous qui lisez ceci, ouvrez les portes, remplissez vos esprits.

Ici gisent...
Des vies.


« Difficile, variété oblige, de dégager un texte préféré. Ils sont tous bons, voire très bons, et prouvent que la nouvelle est un exercice certes périlleux mais au résultat ô combien agréable. Chaque plume parvient, rarement en plus d’une dizaine de pages, à nous accrocher, nous faire vibrer, nous émouvoir, nous faire trembler. Même dépourvus de leur musique inspiratrice, ils prennent aux tripes et nous emportent avec eux. »
(Nicolas Soffray, YOZONE, Le Cyberespace de l'imaginaire)

Le collectif de Flammagories :
Nico Bally, Jean-Michel Calvez, Lucie Chenu, Vincent Corlaix, Nathalie Dau, Lionel Davoust, Xavier Dollo, Julien Fouret,
Olivier Gechter, Delphine Imbert, Jess Kaan, K’van, Lydie Métayer,
Jean Millemann.
242 pages.
Editions Argemmios,
février 2010.

mercredi 3 mars 2010

LES PORTES S'OUVRENT À NOUVEAU

Toutes mes excuses pour cette annonce un peu tardive.

L'exposition des tableaux de Chris Bourgue accompagnés de mes textes devient itinérante et se monte à nouveau, revue et augmentée de nouveaux tableaux et textes.

"PASSAGES"
Exposition dans le cadre du festival
"Voix de Femmes" du 1er au 21 mars 2010
Vernissage et lecture le 6 mars à 19h30



Peintures : Chris BOURGUE

Textes : Delphine IMBERT

Centre de développement culturel - Place François Mitterrand
13552 Saint-Martin-de-Crau - Téléphone : 04 90 47 06 80
CDC de Saint-Martin-de-Crau

mardi 26 janvier 2010

FLAMMAGORIES


Nous en rêvons depuis longtemps…
Vous en rêvez aussi. Je vous assure. Ou vous en rêverez.

C'est une musique. Qui vient de très loin, des choeurs barbares d'un temps oublié, un soprano limpide d'un autre monde.
C'est un Requiem, qui pleure et célèbre la mort d'un homme, ou d'un dieu, ou d'un monde, ou du feu lui-même.
C'est un texte, ou plutôt quatorze, qui décryptent pour vous cette musique, ou l'ensorcellent, qui changent ces sons en mots, en songes, en âmes.

Lucie Chenu annonçait bellement depuis son blog ce projet extraordinaire :
La genèse de Flammagories.

Vous pouvez en admirer la magnifique et onirique couverture par Alain Valet.

Vous pouvez sur le site des éditions Argemmios en lire la présentation et en télécharger de beaux extraits, le début de chacun des quatorze textes.

Vous pouvez enfin souscrire dès à présent pour être parmi les premiers à recevoir ce collectif nonpareil.

Le texte que j'y ai composé, "Ave Ignis", m'est particulièrement cher, fragment d'un possible roman à venir, d'une Cité qui revient souvent dans mes songes et qui est peut-être la première de toutes, et d'un défunt au nom d'étoile…
Parmi les autres variations musicales de ce collectif figure le sublime et saisissant "Agnus Purus" de Jean Millemann qui ne saurait vous laisser indifférent.

Et pendant la lecture, il faudra bien sûr écouter la musique de Nicholas Lens, Flamma Flamma -The Fire Requiem (1994), qui a inspiré tous ces textes, en dicte le tempo, en tisse les harmonies.
On peut les écouter légalement sur :
Tunecore
et la plupart des morceaux sont disponibles sur iTunes.

14 auteurs au sommaire : Nico Bally, Jean-Michel Calvez, Lucie Chenu, Vincent Corlaix, Nathalie Dau, Lionel Davoust, Xavier Dollo (aka Thomas Géha), Julien Fouret, Olivier Gechter, Delphine Imbert, Jess Kaan, K'van, Lydie Métayer et Jean Millemann.
1 préface de Bruno Peeters, 1 introduction de Luc Toussaint
242 pages - 18 euros

mercredi 6 janvier 2010

DE LUCIE ET DE LUCIFER

Lucie Chenu est une lumière. Personne n'a jamais mieux porté ce prénom.
Elle éclaire, elle réchauffe.
Elle est modeste, et met en lumière ce qu'elle aime, ceux qu'elle aime.
Elle éclate et jaillit en étincelles quand sa révolte déborde.
Elle est brûlante, de désirs, de projets, de colères parfois, de passions toujours.
Elle donne. Elle avance les yeux ouverts, les bras ouverts, le coeur ouvert.
Elle réchauffe, à mots simples, à mots doux, quand on en a besoin.
Elle apprivoise et réconforte, car les auteurs sont d'étranges et fragiles bêtes.
Parfois elle se glisse même dans leurs textes — dans deux des miens je l'ai retrouvée, changée en personnage sans pourtant être changée, éleveuse ou éditrice.

Il est si facile de faire son éloge que j'en ai presque honte.
J'espère que nos chemins continueront de se croiser, de se trouver.
Je rêve pour elle d'une énergie inépuisable, si quelque auteur de SF en trouve le secret.
J'espère, un jour, lui rendre un peu de sa lumière.



Et croyez-moi, elle mérite cet éloge.
La preuve en est dans les quantités d'autres éloges, de plumes autrement plus célèbres que la mienne, et même, excusez du peu, des pinceaux de Caza !

Vous pouvez les lire ici, dans le dernier numéro d'Univers & Chimères (menu "Entretiens")


Vous pouvez les lire aussi dans le recueil de ses textes qui vient de paraître aux éditions Rivière Blanche :
Les Enfants de Svetambre
avec une autre magnifique illustration de Caza en couverture.

J'ai le plaisir et l'honneur, avec mon "jumeau de l'Eden", Julien Fouret, de voir l'un de mes propres textes publiés dans le recueil de Lucie, le troisième volet du tryptique de la Genèse, "Haine, rupture et commencement" qu'elle a entamé de façon si stimulante avec le point de vue de Lilith que nous avons eu envie de le poursuivre, Julien donnant la version d'Adam et moi celle de Lucifer : une histoire de commencement, donc.