samedi 14 décembre 2013

Hell's Hope (Mythologica)


Couverture de Vincent Devault
Ca y est !
Le numéro 1 de la revue Mythologica est sorti, avec au sommaire ma nouvelle « Hell’s Hope ».

C’est une nouvelle située dans l’univers du jeu de rôle Hellywood, et son atmosphère si particulière de polar/film noir mâtiné de fantastique.
C’est une histoire noire, donc. Une histoire de femme fatale. Une histoire de Syndrome de Stockholm. Une histoire de démons, ceux de l’intérieur et de l’extérieur.
J’espère qu’elle vous plaira.

Vous pouvez commander la revue à votre librairie préférée ou vous abonner (en version papier ou numérique) ici.

La revue papier coûte 18 euros. C’est cher, songez-vous, et je comprends cela.            
Vous aurez une autre occasion de lire « Hell’s Hope » en janvier, nous en reparlerons.

Mais voici tout de même quatre bonnes raisons d’acheter la revue :
  • pour soutenir Mythologica ! Regardez plutôt leur alléchant programme de publication. Vous n’avez pas envie de lire un numéro sur Lovecraft ? Le steampunk ? George R. R. Martin ?
  • pour les illustrations : la belle couverture de Vincent Devault que vous pouvez admirer ci-dessus et les superbes illustrations intérieures de Mathieu Coudray (celle qui accompagne ma nouvelle est sublime, je crois que c’est la première fois qu’une illustration d’un de mes textes me plaît et me touche autant).
  • pour les autres textes :
  • rien de moins qu’une nouvelle de Lionel Davoust, « La Fin de l’Histoire », située dans l’univers d’Evanégyre et dans laquelle vous retrouverez sa gravité qui ne se prend pas au sérieux, son souffle dramatique, son absence de manichéisme et l’importance qu’il donne aux histoires, toutes les histoires.
  • et le prologue d’un feuilleton de Nathalie Dau, justement célèbre pour la poésie de son style mais qui réussit aussi à écrire de la fantasy faussement traditionnelle et à imaginer des créatures vraiment différentes, vraiment non-humaines dans leur façon d’agir et de penser. C’est rare.

mardi 5 novembre 2013

Autour du Minotaure

Comme annoncé dans le post précédent, la deuxième de mes "parutions d'automne" est un OVNI.

Il s'agit bien d'un volume universitaire, toujours aux Presses Universitaires Blaise Pascal, consacré aux réécritures du mythe du Minotaure et aux figures qui l'entourent, telles que Minos et Pasiphaé, Thésée, Ariane, Phèdre…
Sous la direction de Rémy Poignault et Catherine d’Humières
coll. Mythographies et sociétés, 2013, 478 p.
ISBN 978-2-84516-533-5. 25 € pour la version papier
ISBN 978-2-84516-534-2. 16 € pour la version pdf
Les études réunies ici démontrent une fascination toujours vive pour le mythe du Minotaure au cours des siècles en retraçant ses nombreuses réécritures dans le cinéma, la bande-dessinée, la danse, la peinture et la littérature.
Le Minotaure se situe au centre d’un écheveau de passions familiales, souvent violentes, parfois perverses, toujours compliquées, à l’image de son étrange demeure, et le mythe ne cesse de nous interroger. Au cours des siècles, les relations entre les différents acteurs du drame se sont modifiées et complexifiées, et les articles de cet ouvrage, en étudiant les réécritures du mythe du Minotaure et des figures qui gravitent autour de lui, de l’Antiquité jusqu’à nos jours dans les domaines les plus variés, littérature, bien sûr, théâtre, bande dessinée, arts picturaux, danse, cinéma…, ont tenté d’envisager la façon dont ceux qui se sont inspirés de ce mythe se sont approprié ces filiations pour les transformer à leur gré et élaborer de nouvelles créations.
Mais mon propre texte, contrairement au précédent, n'est pas un article universitaire. C'est une nouvelle, "Le Labyrinthe", ma propre tentative de réécriture de ces mythes.

Trois voix, plus une, se succèdent pour redire l’histoire du labyrinthe, dont le Minotaure n’est qu’un malheureux épisode. Celle d’Ariane et du fardeau de son hérédité divine, de son savoir, pour qui l’exil volontaire est la seule issue possible. Celle de Phèdre la rebelle, la chasseresse condamnée à tous les excès. Enfin celle de Thésée, prince et fondateur, qui finit par perdre ses certitudes aux Enfers. La voix de Dédale, homme de l’avenir inextricablement fasciné par la lignée de Minos, relie et interprète ces trois récits.
 J'aime ce texte, et j'aime son insolite publication, comme j'ai aimé participer au colloque qui a donné naissance à cet ouvrage. J'ai trouvé l'expérience très différente, et plus jouissive, que mes participations universitaires à des colloques. Parler d'une création littéraire, en lire des extraits à haute voix, devant un public universitaire, était vraiment plaisant et enrichissant. Je suis très reconnaissante à Catherine d'Humières pour avoir permis et encouragé cette expérience inhabituelle.

Vous pouvez commander le livre papier ou le PDF via le site des Presses Universitaires Blaise Pascal.


jeudi 3 octobre 2013

Parutions d'Automne

Ce qui est drôle, avec les parutions, c'est le décalage.
Le fait que vos textes qui sortent — j'entends, qui sont publiés —sont sortis de vous il y a très, très longtemps, en général.
Que vous en êtes loin déjà, quand ils arrivent aux yeux du lecteur.
C'est le cas de mes trois parutions d'automne, trois textes qui ont tous un peu plus de trois ans, comme par hasard, un peu plus que l'âge du Premier Petit Magicien, donc…

D'abord un article universitaire, "Mordred ou la nécessaire trahison", qui sort dans Mythes de la rébellion des fils et des filles, sous la direction de Véronique Léonard-Roques et Stéphanie Urdician, Presses Universitaires Blaise Pascal, Collection Mythographies et sociétés, 2013, 444 p.
Le volume coûte 19 € en version papier, 12,50 € en version PDF.

Dans le mythe arthurien, Mordred est défini comme le “méchant”, se résumant à l’acte de sa trahison envers son père incestueux Arthur. Mais des romans et nouvelles contemporains s’intéressent au personnage, lui conférant épaisseur et complexité, et tentant d’expliquer voire de justifier sa trahison. Les œuvres de Mary Stewart, The Wicked Day, Michel Rio, Merlin - Morgane - Arthur, Nancy Springer, I am Mordred et Lionel Davoust, "L'île close" in De Brocéliande en Avalon, proposent une autre lecture du personnage de Mordred, tantôt psychanalytique, tantôt politique, et donnent à sa trahison le caractère d’une nécessité tragique ou métatextuelle.

Mais vous trouverez aussi dans ce volume des articles sur Médée, Brutus, les valkyries, le complexe de Pinocchio, le cinéma de Fassbinder et de Pasolini, l'oeuvre de Linda Lê…

Surtout, Lionel Davoust a lu l'article et m'a fait la grande joie de trouver qu'il apportait un éclairage intéressant sur sa nouvelle. Et il n'y a pas à dire, intéresser l'auteur dont il parle, c'est la plus grande satisfaction d'un chercheur (même à la petite semaine) ! Il me fait même la grâce d'en parler sur son blog. Lionel Davoust n'est pas seulement un grand auteur, c'est un grand monsieur.

Deux autres parutions à venir cet automne :
  • Un OVNI au croisement de mon identité d'auteur et de mon identité de chercheur (je mettrais bien des guillemets aux deux tant je ne suis vraiment ni auteur ni chercheur) : ma nouvelle "Le Labyrinthe" paraîtra dans le volume universitaire Autour du Minotaure, aussi aux Presses Universitaires Blaise Pascal, le 21 octobre.
  •  "Hell's Hope", une nouvelle dans l'univers noir d'Hellywood à paraître en novembre dans la revue Mythologica n°1  à nouveau en compagnie de Lionel Davoust au sommaire (et il a beau dire, c'est un sacré honneur — pour moi !) En plus, les illustrations seront magnifiques, tant celle de la couverture, par Vincent Devault, que celle en noir en blanc réalisée pour ma nouvelle par Mathieu Coudray… Je ne peux pas vous la montrer, mais elle est magnifique.

dimanche 25 août 2013

Bénédictions

Nous ne parlons jamais de cela. Nous parlons pour nous plaindre et pour railler, pour rendre compte et déplorer, pour combattre et pour regretter. Quand, si rarement, nous écrivons sur quelque sentiment positif, il faut que ce soit l'amour fou, ou la sérendipité.
J'aime l'amour fou et la sérendipité, bien sûr.
Et comme tous les autres je raille et je me plains.
Mais je rends grâce. De plus en plus souvent, ces temps-ci.
Humblement, émerveillée de ma chance.

De vivre là où je vis, sur la frontière poreuse de deux Etats en paix depuis longtemps, dans un pays de beauté, où montagnes et lacs jouxtent la ville et ses théâtres.
De vivre avec qui je vis, un merveilleux compagnon, un adorable petit garçon, bientôt un deuxième.
Que nous soyons tous en bonne santé.
Que nous ayons deux formidables et disponibles grands-mères, nous permettant ce luxe que si peu de jeunes parents peuvent se permettre, de sortir parfois le soir.
Que nous travaillions tous deux et gagnions raisonnablement notre vie, vivions dans une jolie maison (même si nous n'en sommes pas propriétaires). Que mon travail me permette de lire, de rencontrer des jeunes gens passionnants de toutes nationalités, et cependant de passer un peu de temps avec mon fils.
Que nous riions tous les trois (bientôt quatre), jouions, allions parfois nous baigner dans le lac, racontions des histoires, achetions des livres, réservions des places de théâtre.
Que certains de nos amis vivent assez près pour nous voir régulièrement, et que les autres soint présents malgré tout, par la grâce des Réseaux.
Que nous ayons encore ce refuge enchanté du Jura, cette vallée fraîche et secrète où les quatre saisons nous comblent de merveilles.

Je ne le dis pas, pas assez, je suis comme les autres. Mais j'y pense, souvent.
Avec la culpabilité diffuse de mes ancêtres catholiques, chaque fois que j'entends les nouvelles de Syrie, d'Egypte ou d'ailleurs. Celle qui nous fait signer les pétitions, donner aux associations humanitaires — lâchement, mais.

Mais je rends grâce. Publiquement, pour une fois. Merci. Même si je ne sais pas à qui je dis merci.