mardi 11 mai 2010

CONTACT

Cela ne ressemble à rien d'autre.
A aucune sensation, à aucune forme de communication.
Il y a des années que scientifiques et poètes rêvent de la forme que pourrait prendre une communication extra-terrestre.
Celle-ci, peut-être, qui n'est pas langage, ni musique, ni sourire, et qui pourtant fait sens, pourtant illumine de joie.
Celle-ci, peut-être, qui est toute de toucher, sans main posée, sans caresse, sans heurt, et pourtant tout cela à la fois.

Une langue inconnue que nous cherchons à déchiffrer pour rire : manifeste-t-il son enthousiasme, sa désapprobation, sa peur? Craint-il cet orage d'opéra ou s'enchante-t-il de cette féerie sonore? La mort de Marie Stuart l'attriste-t-elle ou réveille-t-elle en lui quelque instinct de cruauté enfantine ?
Finalement, cela n'a pas la moindre importance.

C'est un contact. Un remuement intime du corps, qui touche l'âme. En nous et pourtant radicalement autre. Une présence, permanente. Pas de solitude possible. Pas d'oubli possible.
Un appel confus auquel nous répondons, en souriant, parce qu'il est impossible de ne pas le laisser monter à nos lèvres, en posant à notre tour la main près de lui, sans savoir vraiment si sa sensation est la même que la mienne, à ce toucher.

La présence infinie et limpide du bébé qui bouge en moi.