Cela m'arrive chaque année, pendant la deuxième moitié du mois d'août.
Même l'an dernier, alors que je vivais les dernières semaines de ma grossesse, et que j'avais bien autre chose à penser. Et de nouveau cette année, alors que seule avec le Crapion Terrible toute la journée j'ai encore moins de temps libre.
Et pourtant.
Sans doute n'est-ce donc pas la solitude estivale qui engendre ces idées. Il faut alors que ce soit l'approche d'une nouvelle rentrée. C'est plus inquiétant. Cela dit, d'une façon ou d'une autre, que mon métier ne me satisfait pas entièrement et que chaque année j'ai le désir et le regret d'une autre carrière.
Celle de l'écriture.
Certaines années, j'ai réellement écrit et achevé un texte à cette période. Ce fut le cas par exemple du "Tribunal des Corbeaux", publié dans la regrettée revue Monk. Ou de "Tu Retourneras à la Poussière", encore inédit.
L'an dernier, grâce à l'ami Jorune, je fourmillais d'idées pour un univers romanesque. Nul roman n'en est né, même si j'ai l'excuse d'une autre naissance, très biologique celle-là, quelques jours plus tard.
Cette année, je rêve d'un feuilleton littéraire et délirant, à la façon de mon bien-aimé XIXème siècle, écrit avec mes collègues de lettres, quelque chose de loufoque et d'outrancier, un brin potache aussi.
Je rêve aussi, de façon moins nostalgique, d'un vrai ebook, d'une narration interactive, écrite pour ce support palpitant et pas seulement "enrichie". Quelque chose dans l'esprit de Varytale ou des Studios Walrus.
Et à l'occasion de notre travail sur les villes imaginaires pour "Littérature et Société", je me reprends à rêver de ce roman jamais écrit sur la Ville-Etoile, la Cité aux Neuf Vies, diamant imaginaire dont "Ave, Ignis" dans Flammagories n'était qu'un fragment arraché.
Et, comme les autres, comme tous ceux qui n'écrivent pas, ou pas assez, j'en fait un billet sur mon blog au lieu d'un vrai roman.