Parce que le congé parental est un moment où on se pose de
telles questions.
Le reste du temps, on a le nez dans le guidon, on avance, au
jour le jour, pas le temps de se demander si c’est ce qu’il nous faut.
Mais comme la première fois, en ces six mois où je ne suis
plus au lycée, je m’interroge, j’interroge ce qui en moi n’en finit pas de
bouillonner.
Voici donc une liste incomplète et circonstancielle de ce
que je pourrais faire si je n’étais pas prof de lycée.
Maître de conférences (enseigner à l’université, quoi)
Surtout depuis qu’on y enseigne des choses amusantes comme
Tolkien et autres fantasy. Ce
regret-là restera peut-être : ne pas avoir eu le courage de travailler sur
ce qui me passionnait et qui était si mal vu dans les universités françaises au
temps où je passais l’agreg, ne pas avoir fait de doctorat. J’enseignerais la
fantasy, donc, et les réécritures arthuriennes (pas toutes de fantasy,
d’ailleurs) et les réécritures de mythes et de contes.
Professeur de Défense Contre les Forces du Mal
Je le disais déjà ici. Je n’ai pas changé d’avis. Ces deux premiers métiers montrent bien que l’enseignement
me convient, remarquez.
Chef de Projets Transmedia
Pas seulement parce que je viens de suivre le MOOC
Comprendre le Transmedia Storytelling.
Parce que j’aime construire des projets, les faire avancer, coordonner un
effort d’équipe, et parce que le transmédia, je l’ai dit ici,
m’a fascinée avant que je n’en connaisse le nom. J’adorerais créer ainsi, entre
fiction et réalité, entre écriture et scénario.
Variante du précédent : Conceptrice de Serious Games.
Même que j’en ai sur le feu…
Là encore, c’est un domaine auquel je crois profondément et
j’ai une partie des compétences nécessaires : pédagogiques d’une part,
ludiques de l’autre. Après tout, j’ai été et suis encore rôliste, et en
particulier MJ concevant et faisant jouer ses propres campagnes. Je n’avais
jamais pensé croiser ces compétences et celles que j’ai acquises en enseignant,
et voilà que c’est possible.
Ecrivain
C’est mon métier de rêve depuis l’enfance. Et j’ai écrit, un
peu, publié, un peu. Des nouvelles. Pas un seul roman. Je n’y crois plus vraiment, à ma capacité
de devenir écrivain. Je ne suis pas assez disciplinée pour m’astreindre à
écrire chaque jour, dans quelque condition que ce soit, et c’est pourtant la
seule façon d’y parvenir. Je l’ai compris un peu tard.
Femme Politique
Là encore, ce n’est pas un appel si nouveau, puisque j’ai
étudié à l’IEP d’Aix en Provence. Je n’ai pas fait les sacrifices nécessaires
et j’ai préféré d’autres voies, mais j’aime encore la parole publique, la
rhétorique, la stratégie, je crois encore aux grands enjeux, aux grandes
valeurs, à l’importance de ces engagements-là, à l’importance du politique.
Journaliste Radio
Bien sûr je pourrais être journaliste-rédactrice. Mais la
radio, c’est autre chose. Ceux qui me connaissent, ceux qui me connaissent
vraiment très bien, savent l’importance que j’accorde à la voix, combien j’aime
lire et dire à haute voix. Le journalisme radio est donc pour moi une merveille
particulière. Je n’animerai jamais d’émission sur France Culture (hélas) mais
je ne désespère pas de monter une webradio au lycée, un jour ou l’autre).
Je pourrais.
J’ai énuméré ici des alternatives réalistes, pas
Astrophysicienne ni Super-Héroïne (j’aimerais aussi).
Mais, c’est étrange, je suis plus sereine que la dernière
fois. Aucun de ces regrets n’est assez vif pour me blesser.
La preuve : je suis en train de construire des projets
scolaires pour 2014-2015.