Je ne sais pourquoi, je viens soudain de me trouver poursuivie par le mot :
ÉBATS
Il m'obsède, me pourchasse, m'enchante, je ne m'en défais pas.
Pour exorciser cette possession, je décide de le considérer d'un sage point de vue linguistique... argh, linguistique est un mauvais mot... d'un sage point de vue lexical, et pars en chasse dans les dictionnaires.
Le Robert est décevant :
ÉBATS : Jeux, mouvements d'un être qui s'ébat. "Des ébats de cygnes dans les claires eaux des viviers" (Hugo).
J'aime Hugo, mais je n'aime pas les cygnes.
J'aime le mot de "jeux", qui en effet fait une partie du charme de "ébats"... mais ne suffit pas.
Le Dictionnaire des Synonymes est plus fertile :
ÉBAT et ÉBATTEMENT (au pl.) : amusement (mais oui), délassement (d'une certaine façon... ou bien délacement ? Un corset...), distraction, divertissement, jeu, mouvement (certes les mouvements sont importants aussi), passe-temps (oh que non !), récréation (celui-ci m'amuse, c'est le nom du fichier de mon texte sur l'Opéra...), sport (de loin le plus alléchant), voir PLAISIR (ah, tout de même !) et par extension, CARESSE.
Contraire : REPOS.
Bannissons donc le repos.
Et un synonyme qualifié de "littéraire", un mot que je n'avais jamais entendu : oaristys.
Oaristys ??
Je m'en retourne consulter le Robert.
OARISTYS : fin XVIIIe (Liaisons Dangereuses ?), mot grec. Idylle, ébats amoureux. "Ah ! les oaristys ! les premières maîtresses !" (Verlaine).
Verlaine est plus explicite qu'Hugo. Quoique à y réfléchir... les cygnes... Léda et Zeus...
Mais le Dictionnaire des Synonymes proposait des renvois suggestifs, et je ne voudrais pas bouder mon...
PLAISIR : agrément, aise (j'aime bien "soupirer d'aise", nous le faisons souvent), amusement (décidément...), béatitude (notre état le plus fréquent quand nous sommes ensemble, remarquons que BÉATS et ÉBATS sont des anagrammes révélateurs...), bien-être, blandices (blandices ! damnation ! encore un mot que j'ignore !), bonheur, charme (qui est magique, n'oublions pas), complaisance (me veux-tu complaisante ? pas toujours, j'imagine), contentement, délectation (ah ! j'aime délectation et toutes les... saveurs qu'il évoque), délices (aussi...), distraction, divertissement, ébats (et la boucle est bouclée), épicurisme, euphorie, félicité, gaieté, hédonisme, jeu, joie, jouissance (ce tryptique en J est admirable...), oaristys, passe-temps, récréation, régal (la racine me frappe soudain : le plaisir serait-il un repas de Rois ?), réjouissance, satisfaction, voir... VOLUPTÉ. Argh. Les mots sont un jeu sans fin.
Assouvissement, concupiscence, lascivité, libido, luxure, orgasme, sensualité (ceux-là sont plus explicites, et ne me déplaisent pas... J'aimerais bien, Amour, que ma *** *** ta ***…)
Je découvre un mot vieilli : Conjouissance... dont je devine le sens.
Bien...
Que nous ajoute donc VOLUPTÉ ?
(j'aime bien "volupté" d'ailleurs... je trouve ses sonorités... voluptueuses)
Peu de mots, sinon quelques termes anciens que j'ignorais : le délectable "chaffriolement", qui m'évoque quantité de ronronnements... et le mystérieux "donoiement".
Le Robert les ignore.
Par contre, je trouve :
BLANDICES : Ce qui flatte, séduit. "Toutes les blandices des sens et toutes les jouissances de l'âme" (Chateaubriand)
Cher René. Je signe. Ce programme me sied.
Damnation ! Le Littré aussi écarte (d'accord, j'ai choisi à dessein le verbe écarter…) "chaffriolement" et "donoiement".
Ah ! Le dictionnaire des "Mots sauvages" m'éclaire.
J'aime que "donoiement" soit un mot sauvage.
Anc. français. Désignait le plaisir procuré par une femme qui s'abandonne à son amant et par extension le plaisir. "Déjà ses lèvres au donoiement de bouche ont crépité." Tailhade.
"Chaffriolant" est aussi un mot sauvage, forcément.
Chaffriolons donc, et soyons sauvages.
Jeu, Joie et Jouissance.
Cela sonne comme une devise.
vendredi 27 octobre 2006
mercredi 18 octobre 2006
L'AMOUR EST UNE MUTATION
"Tu es une mutante, mon amour."
Je hausse les épaules, faussement détachée: "Mais oui. Je ne te l'ai jamais dissimulé.
— Tu es une mutante parce que tu lis mes pensées."
C'est vrai. Je les lis. Aisément. Sans effort, sans même le faire exprès. Mais ne lit-il pas aussi les miennes? Alors la vérité se fait jour, évidente, comme toujours.
L'amour est une mutation.
L'amour fait de nous des mutants, avec des sens nouveaux, des pouvoirs nouveaux, peut-être des gènes nouveaux, qui sait?
L'amour fait de nous des mutants, empathes et télépathes, abolissant l'espace, éveillant à loisir des courants électriques terriblement ciblés, projetant nos esprits à des centaines de kilomètres; l'amour fait de nous des voyants et des sorciers.
L'amour nous change, change notre nature, nous grandit, nous élargit, nous élève. L'amour fait de nous des êtres plus tout à fait humains.
L'amour est une mutation. Forcément.
Je hausse les épaules, faussement détachée: "Mais oui. Je ne te l'ai jamais dissimulé.
— Tu es une mutante parce que tu lis mes pensées."
C'est vrai. Je les lis. Aisément. Sans effort, sans même le faire exprès. Mais ne lit-il pas aussi les miennes? Alors la vérité se fait jour, évidente, comme toujours.
L'amour est une mutation.
L'amour fait de nous des mutants, avec des sens nouveaux, des pouvoirs nouveaux, peut-être des gènes nouveaux, qui sait?
L'amour fait de nous des mutants, empathes et télépathes, abolissant l'espace, éveillant à loisir des courants électriques terriblement ciblés, projetant nos esprits à des centaines de kilomètres; l'amour fait de nous des voyants et des sorciers.
L'amour nous change, change notre nature, nous grandit, nous élargit, nous élève. L'amour fait de nous des êtres plus tout à fait humains.
L'amour est une mutation. Forcément.
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