jeudi 26 juillet 2007

QUAND JE LIS

Il se passe des choses étranges. Le monde se distord, se déforme et se reforme, change de dimensions.
Quand je lis le monde change. Bien sûr.

Vous l'avez certainement remarqué aussi. Tout commence avec les sons. Ils s'estompent, s'éloignent de vous. Ou vous vous éloignez d'eux. Le monde autour de vous devient une illusion, une commodité, un cadre bâti à la hâte pour abriter votre lecture. Ce n'est plus le monde que vous habitez le reste du temps, quand vous ne lisez pas.

Et quand on referme le livre, quand on l'a fini enfin, quand il faut faire le voyage à l'envers, quand le monde doit se reformer autour de vous... il y a un moment vraiment étrange. Les quelques minutes de réajustement. Un moment périlleux, où vous avalez péniblement votre salive, où vous osez à peine respirer. Parce que vous savez, bien sûr. Pendant ces minutes-là, où vous êtes sorti du cadre des pages, où vous n'êtes pas revenu encore — tout pourrait arriver.
C'est un des moments où vous sentez soudain les ténèbres, soudain l'abîme. Le monde est instable, étranger. Sombre. Dangereux.
Juste pendant ces minutes-là. Suspendues.
Puis tout se rétablit, et vous vous en êtes sorti encore une fois, et vous oubliez encore une fois.
Jusqu'au prochain livre.

4 commentaires:

Le Gabian a dit…

Hum... quelqu'un a terminé son "Harry Potter" et a du mal à s'en remettre ! ;-)

Alba a dit…

Le fait est que je l'ai terminé, oui.
Et ça m'a fait cet effet, bien sûr.
Mais ce n'est pas en fermant Harry Potter & the Deathly Hallows que j'ai eu la première pensée de cette note.
C'était, quelques jours plus tôt, en fermant un tome du comics Promethea d'Alan Moore.
C'est vrai pour chaque livre où je me... plonge.

Anonyme a dit…

Idem pour Nôo - et pour les Deathly Hallows aussi bien sûr. Je traînais sur les cent dernières pages pour ne pas revenir trop vite - paliers de décompression nécessaires avant de refaire surface.

Joshua Guthrie a dit…

Totalement à l'opposé, j'ai lu ce dernier tome le plus vite possible (sacrifiant même mes précieuses heures de sommeil avant le dur labeur) car je ne pouvais supporter l'attente.

Et puis l'on ferme l'e-boo...le livre et l'on se prépare à aller dormir en gardant à l'esprit ces rêves de magie et d'aventures, ces histoires d'ados qui échappent aux adultes, ces héros que nous aimerions tous être,...

Et on repense aussi aux multiples Deus Ex Machina et on se dit qu'au final et malgrè toutes ces imperfections et ces bosses, le voyage nous a fait traverser bien des frontières...

A commencer par celle de notre réalité.