Pour détendre l'atmosphère.
Pour rendre hommage au talent et à l'inventivité.
Pour partager mes découvertes : c'est à ça aussi que sert un blog.
Si vous habitez Marseille ou la région, vous pouvez désormais lire, "tous les quatre jeudis", le mensuel culturel Zibeline, qui parle de toute la culture locale, théâtre, danse, musiques, livres, conférences, sciences, éducation, avec un esprit critique sans snobisme ni complaisance. Sans raccourcis, non plus : Zibeline est épais, ses articles longs et fouillés.
Et peut-être le plus important : Zibeline est gratuit.
Salutaire. Peut-être même indispensable.
Je rêve d'un Zibeline dans chaque grande ville. S'il y a parmi les passants de ce blog des volontaires pour lancer l'équivalent en région genevoise, je suis prête à participer, avec enthousiasme.
Où que vous habitiez, vous pouvez goûter aux merveilles de Quai Sud. C'est inventif et délicieux, de vrais régals d'automne, colorés, épicés. Chauds. Des cafés, des cacaos, des thés, et sans doute les meilleures infusions du monde. Nous recommandons particulièrement "Cranberries Twist" et "Pomme Cosy", en infusions. Les cacaos à la cannelle ou à la poire, préparés à l'ancienne, éclaireraient les pires grisailles.
Et puis Noël approche. Dans un marché d'avant Noël, le marché féerique de Bourg-en-Bresse, nous avons découvert de talentueux artisans. J'ai un faible pour les artisans, un faible de fausse intellectuelle qui s'émerveille de ce que les mains peuvent créer, de la beauté qui jaillit de la glaise, du métal, du cuir, des tissus.
A ce marché se trouvait une amie chère et fée, dont les doigts voltigent sur les tissus et dont les mots savent restituer cette magie. Son blog, le Carton à Chapeau, est depuis longtemps dans les liens de ce blog. Voici celui de son site professionnel, De Cape et d'Aiguille
Il y avait une autre Dame, une autre Fée, qui a jugé un jour que les bijoux pouvaient être autre chose que bagues et colliers, boucles et bracelets. Ses bijoux ornent vos cheveux, enlacent le lobe de vos oreilles : Atelier Elemiah Delecto
Délectez vous.
Lisez, découvrez, critiquez, sortez, écoutez. Goûtez. Soyez beaux.
Admirez.
C'est, de la publicité, ma fonction préférée.
mercredi 31 octobre 2007
mardi 30 octobre 2007
DES GUERRES QUI N'EN FINISSENT PAS
J'ai failli titrer cette note "Conversion".
Parce qu'en écoutant les informations, dimanche soir, j'ai eu cette pulsion-là, vaguement absurde pour l'agnostique que je suis : me convertir, symboliquement, abandonner la confession qui s'est choisi un tel pape, glorifiant les "martyrs" franquistes.
Car même agnostique, je suis catholique.
D'éducation, de sensibilité.
Et mes révoltes ont soif de symboles.
J'aurais abandonné le catholicisme comme j'avais envisagé de renoncer à l'agrégation, une certaine année, si un certain président était élu.
Je reste révoltée. J'ai trop lu et trop vu la guerre d'Espagne pour ne pas l'être.
Mais ce n'est pas seulement une question de conversion.
C'est celle des guerres qui n'en finissent pas de finir, des plaies qui n'en finissent pas de se rouvrir, des aveux de culpabilité qu'aucun pays n'ose prononcer à temps, des mea culpa que personne ne fait.
Je pense, tout de même, à Pablo Neruda. À Federico fusillé. À Machado, qui dort à Collioure.
Pourquoi ne pas se demander ce qui en eux a suscité la haine des républicains? Pourquoi régler si aisément la question en criant à l'anti-cléricalisme primaire? Etaient-ils fous, tous, tous, les républicains espagnols? Je veux bien pleurer sur les prêtres assassinés comme sur les autres victimes de la guerre, mais qu'ils se posent la question, tout de même. Quand on éveille la haine d'un si grand nombre, n'y a-t-il pas, peut-être, quelques raisons?
Et je pense à Pablo Neruda.
Mais je suis lasse, et je nuance.
Dans Le Monde :
Et puis :
Article plus nuancé (forcément) de La Croix
Parce qu'en écoutant les informations, dimanche soir, j'ai eu cette pulsion-là, vaguement absurde pour l'agnostique que je suis : me convertir, symboliquement, abandonner la confession qui s'est choisi un tel pape, glorifiant les "martyrs" franquistes.
Car même agnostique, je suis catholique.
D'éducation, de sensibilité.
Et mes révoltes ont soif de symboles.
J'aurais abandonné le catholicisme comme j'avais envisagé de renoncer à l'agrégation, une certaine année, si un certain président était élu.
Je reste révoltée. J'ai trop lu et trop vu la guerre d'Espagne pour ne pas l'être.
Mais ce n'est pas seulement une question de conversion.
C'est celle des guerres qui n'en finissent pas de finir, des plaies qui n'en finissent pas de se rouvrir, des aveux de culpabilité qu'aucun pays n'ose prononcer à temps, des mea culpa que personne ne fait.
Je pense, tout de même, à Pablo Neruda. À Federico fusillé. À Machado, qui dort à Collioure.
Pourquoi ne pas se demander ce qui en eux a suscité la haine des républicains? Pourquoi régler si aisément la question en criant à l'anti-cléricalisme primaire? Etaient-ils fous, tous, tous, les républicains espagnols? Je veux bien pleurer sur les prêtres assassinés comme sur les autres victimes de la guerre, mais qu'ils se posent la question, tout de même. Quand on éveille la haine d'un si grand nombre, n'y a-t-il pas, peut-être, quelques raisons?
Et je pense à Pablo Neruda.
Mais je suis lasse, et je nuance.
Dans Le Monde :
Et puis :
Article plus nuancé (forcément) de La Croix
mardi 23 octobre 2007
SHAMEFUL HOUSEWIFE
Il y a les pensées qui nous font sourire, et celles dont nous sommes fiers. Il y a celles que nous avons hâte de discuter et partager, et celles que nous conservons au chaud pour le prochain rêve.
Et puis il y a les pensées dont nous avons un peu honte, et que nous n'osons révéler à personne.
Je suis tout sauf une bonne ménagère. J'ai, d'ailleurs, le ménage en horreur, et suis vite prête à payer quelqu'un pour le faire à ma place. Le rangement m'horripile : mon bureau est un chaos à peine sous contrôle. Je ne suis pas spécialement bonne cuisinière : il y a quelques plats dont j'ai l'habitude et que je réussis bien, mais je suis incapable, par exemple, de retoucher une sauce, d'improviser sans recette, de goûter une préparation et de d'ajouter l'ingrédient manquant — comme mon Amour sait le faire, lui. La vaisselle m'empoisonne. Le repassage m'assomme.
Et pourtant...
Pourtant je me découvre attentive à faire la petite vaisselle du jour avant le retour de mon Amour. Pourtant je me retrouve à attendre, rougissante, le verdict des amis auxquels j'apporte mon fameux "Crumble d'Automne". Pourtant je suis prise, de temps en temps, d'une frénésie de rangement dont je sors avec la satisfaction paisible du devoir accompli. Pourtant j'aime m'activer en son absence. Et faire de notre home, de Castel-Nous, un lieu où il fait bon vivre. Et je ressens un étrange plaisir à préparer le dîner quand mon Amour rentre tard, à voir son visage quand il le découvre.
Oui, il y a là une joie confuse, une fierté honteuse, une étrange sérénité.
Celle de la housewife.
Et je quête, inquiète, une réponse : sommes-nous tous et toutes ainsi, en fin de compte? Ou y a-t-il en moi seulement cette ménagère qui n'ose pas dire son nom et contre laquelle toutes mes fibres — intellectuelles, idéologiques — se rebellent ?
Et puis il y a les pensées dont nous avons un peu honte, et que nous n'osons révéler à personne.
Je suis tout sauf une bonne ménagère. J'ai, d'ailleurs, le ménage en horreur, et suis vite prête à payer quelqu'un pour le faire à ma place. Le rangement m'horripile : mon bureau est un chaos à peine sous contrôle. Je ne suis pas spécialement bonne cuisinière : il y a quelques plats dont j'ai l'habitude et que je réussis bien, mais je suis incapable, par exemple, de retoucher une sauce, d'improviser sans recette, de goûter une préparation et de d'ajouter l'ingrédient manquant — comme mon Amour sait le faire, lui. La vaisselle m'empoisonne. Le repassage m'assomme.
Et pourtant...
Pourtant je me découvre attentive à faire la petite vaisselle du jour avant le retour de mon Amour. Pourtant je me retrouve à attendre, rougissante, le verdict des amis auxquels j'apporte mon fameux "Crumble d'Automne". Pourtant je suis prise, de temps en temps, d'une frénésie de rangement dont je sors avec la satisfaction paisible du devoir accompli. Pourtant j'aime m'activer en son absence. Et faire de notre home, de Castel-Nous, un lieu où il fait bon vivre. Et je ressens un étrange plaisir à préparer le dîner quand mon Amour rentre tard, à voir son visage quand il le découvre.
Oui, il y a là une joie confuse, une fierté honteuse, une étrange sérénité.
Celle de la housewife.
Et je quête, inquiète, une réponse : sommes-nous tous et toutes ainsi, en fin de compte? Ou y a-t-il en moi seulement cette ménagère qui n'ose pas dire son nom et contre laquelle toutes mes fibres — intellectuelles, idéologiques — se rebellent ?
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