Professeur de Défense Contre les Forces du Mal cherche poste, de préférence aux environs de Genève.
Le métier dont je rêve : enseigner la Défense Contre les Forces du Mal.
Against the Dark Arts est meilleur, le mot
dark est important, les ténèbres sont importantes.
J'en rêve depuis quelques années.
Et, enfin, je me demande pourquoi.
Pourquoi ce désir persiste.
Pourquoi je rêve d'enseigner ça, pourquoi j'y repense régulièrement, pourquoi il m'arrive d'imaginer des séances de cours, de prendre quelques notes, de rassembler en esprit du matériel.
Pas seulement écrire un manuel, non, enseigner, à de vrais élèves. C'est un appareil
pédagogique qui m'occupe.
Et voilà, je crois, une partie de la réponse : parce que c'est utile. Peut-être l'enseignement le plus utile au monde. Même pour les Moldus.
Car il y a des ténèbres, et nous y sommes tous confrontés un jour ou l'autre. Il y en a dans le monde et il y en a dans nos âmes. Il y a le monstre bouffi de la Haine. Il y a les Monstres sous les Lits. Il y a le Désespoir qui nous tend d'affreux miroirs. Il y a les choses sombres qui se glissent dans les ténèbres et auxquelles nous refusons de croire. Il y a nos instincts les plus noirs. Il y a la souffrance, et la solitude, et la trahison. Il y a la Mort (qui n'est pas une Force du Mal, ni un Dark Art, mais qui en engendre, même si c'est contre son gré.) Il y a des abîmes bien plus profonds et bien plus anciens qu'on ne le prétend. Il y a la peur. Celle de la Nuit, par exemple.
Il y a des ténèbres, nous y sommes confrontés, ou le serons, même les Moldus, et il y a effectivement des Défenses pour s'en protéger.
Parmi lesquelles, bien sûr, la littérature, que j'enseigne "pour de vrai".
Alors voilà : je voudrais enseigner la Défense contre les Forces du Mal parce que de toutes les fonctions de la littérature, c'est celle qui m'est la plus chère.