mardi 31 mars 2009

10 LIVRES… (9)


Depuis des années, depuis ma rencontre avec Hugo Pratt, je savais que la bande dessinée pouvait être aussi de la littérature. De grandes oeuvres. Aussi fortes, aussi profondes, que peuvent l'être les grands romans, les grands poèmes.
Corto Maltese pourrait être dans cette liste.
Mais puisque je joue le jeu des empreintes, des traces laissées dans mon âme, j'opte pour cette autre BD, lue plus tard, en quelques nuits hallucinées, que je porte en moi.
Que je porterai en moi jusqu'à la fin des temps.
Parce que le monde la porte en elle aussi.
Parce que c'est le monde qu'elle nous donne à voir, sous un angle un peu différent, le monde et ce qu'il a d'essentiel, d'invariant.

Voilà les oeuvres qui doivent figurer dans cette liste: celles qui changent notre vision du monde. J'entends vision au sens fort, au sens premier.

Refermez la dernière page du dernier épisode de The Sandman, de Neil Gaiman.
Maintenant, regardez le monde.
Ce n'est plus le même.

Maintenant vous voyez les forces qui le tendent et le parcourent, ces forces qui sont beaucoup plus que des dieux — qui peuvent changer, qui le doivent parfois, mais qui ne finiront jamais.
Maintenant, vous savez que les Endless vous accompagnent.

Depuis, je suis amoureuse de Dream (bien sûr, je l'étais déjà avant, mais maintenant, je sais que je le suis), je lui parle, et à Death, et à Desire, et même parfois à Destruction et à Despair (pas à Delirium, ou pas en mots — mais je ris avec elle, parfois — et pas à Destiny — on ne parle pas à Destiny, même si on visite son jardin.)

Depuis, je retrouve leurs traces dans tous mes textes. Je pourrais placer chacun d'entre eux sous le haut patronage d'un des Endless.
Et pour la peine, pour que ce soit clair, j'ai titré l'une de ces nouvelles à paraître bientôt "Une histoire de Désir" (voir à droite, encore), même si Dream y joue aussi un rôle.

De fait, il y a tellement de raisons d'aimer The Sandman que je les ai écrites dans un article pour la revue Faeries (voir à droite de cette page).

Celle-ci surtout : ils sont en vous ; et vous êtes dans le livre. Promis.

1 commentaire:

Joshua Guthrie a dit…

Hum hum...
Moi qui pensait être seul ici assez fou pour discuter avec Death :) Je discute peu avec Dream, je lui offre pourtant une place de choix dans chacun de mes rêves et au réveil il n'est plus qu'une tache floue mais son existence m'apporte la plus belle amitié qui soit.

Death pourrait être mon amoureuse, une sœur, une âme sœur. Et pourquoi craindre de la voir roder en permanence à mes côtés? Lorsque filera à mes oreilles le son de ses ailes, j'aurais vécu autant que tout un chacun.

Une vie.