samedi 3 septembre 2005

ET PLUS SI AFFINITES...

Et tous les autres…

Pleurer de lourdes larmes d’adolescente sur la mort d’Eric Jansen, le jour de ses 18 ans, et découvrir le poids de l’irréversible;
Sur le pont d’un navire, la nuit, chercher vainement la trace d’un fantôme bien-aimé, et m’abandonner aux baisers savants de Caine, à l’habileté de ses mains brunes, sans jamais lui faire confiance;
Voir la ville de Palanthas à l’envers, du sommet de la Tour de Haute Sorcellerie, et révéler mes propres ténèbres avec mon désir pour un elfe noir;
Atteindre à la fusion des esprits et des corps que permet le laran et tout partager avec Regis Hastur, devoir et amour, et nous donner la force de changer Ténébreuse au lever du soleil sanglant;
Dans la plus haute tour d’une cité recréée de l’oubli, danser dans les doigts musiciens d’Alessan et boire à ses lèvres le vin bleu;
Goûter à l’inventivité de Violette Baudelaire et nouer son ruban aux endroits les plus inattendus, avant la prochaine catastrophe;
Croiser Corto dans une rue de Venise, sur une plage d’Irlande, et parler doucement des histoires qui ne seront pas;
Me laisser emporter aux bras rugissants de Lestat, aux éclats de son rire, aux triomphes de son feu, et oublier pour une nuit qu’il me ressemble comme un frère;
Tirer Padmé de ses cauchemars, et glisser sans y penser de l’amitié à l’étreinte dans les douces boucles de ses cheveux;
Dans la fulgurance d’une seconde ou d’une vie, comprendre qu’Heylel est l’absolu d’amour que je cherche, le voir me reconnaître aussi, et être forcée de le sacrifier au monde;
Dans l’eau des Caraïbes ou d’une planète exotique, me laisser convaincre par Isa et Cyann que la beauté et la force sont femmes, du moins jusqu’à nos prochaines aventures;
En Fionavar me souvenir de la blonde audace de Diarmaid, épouser le sombre et droit Ailéron, et quitter le monde des hommes au côté d’un loup argenté revenu dans la Lumière;
Etre plus proche de Remus que d’un frère, que d’un amant, que d’un époux, et ne jamais le dire, ne jamais aller jusqu’au baiser, irrémédiablement séparés par le fantôme chéri entre nous;
Traverser la nuit sur les ailes dorées d’un dragon, et trouver le repos ardent et la douce torture entre les bras du seigneur de Ruatha;
Désirs réprimés, affrontements, interdits, sublimations: être l’élève et la nièce de Luke Skywalker et changer en triangle son lien avec la redoutable Mara Jade;
En un siècle d'intrigue et d'honneur, tout faire pour mériter l'amour et le respect d'Athos, sans pouvoir m'empêcher de désirer Aramis;
Quand la guerre est la seule fin possible, ouvrir ma couche aux caresses subtiles d’Ammar et à la tendresse virile de Rodrigo, et me souvenir qu’il n’est pas mal pour une femme d’aimer deux hommes — ni quarante.

Et d’autres, d’autres.
Aussi une promesse et un silence: celui que j’ai promis d’écrire puisque tu me fais cette grâce, breda — celui que j’ai écrit déjà et qu’il me faut taire, ici.
Mes très aimés.

(Eric Jansen ©Serge Dalens, Le Prince Eric ; Caine ©Roger Zelazny, le Cycle d’Ambre ; Dalamar ©Weis & Hickman, Dragonlance ; Regis Hastur ©Marion Zimmer Bradley, Ténébreuse ; Alessan ©Guy Gavriel Kay, Tigane ; Violette Baudelaire ©Lemony Snicket, Les Désastreuses Aventures… ; Corto Maltese ©Hugo Pratt ; Lestat ©Anne Rice, Chroniques des Vampires ; Padmé Amidala, Luke Skywalker et Mara Jade ©Star Wars ; Heylel Téomin Thoabath ©Mage l’Ascension ; Isa et Cyann ©François Bourgeon ; Diarmaid, Ailéron et Galadan ©Guy Gavriel Kay, La Tapisserie de Fionavar ; Remus Lupin ©J.K. Rowling, Harry Potter ; Alessan de Ruatha ©Anne McCaffrey, Pern ; Athos et Aramis ©Alexandre Dumas, le cycle des Mousquetaires ; Ammar et Rodrigo ©Guy Gavriel Kay, Les Lions d’Al-Rassan)

2 commentaires:

Alba a dit…

Juste histoire de râler... J'attends toujours avec curiosité, malgré vos nombreuses occupations, de lire l"Hercule Poirot" de quelqu'un, le "Capitaine Nemo" d'une autre, sans compter certaine "Polgara", et deux ou trois listes en suspens... N'hésitez pas à les poster même longtemps après...

Anonyme a dit…

Figure-toi un danseur de corde, en brodequins d'argent, le balancier au poing, suspendu entre le ciel et la terre ; à droite et à gauche, de vieilles petites figures racornies, de maigres et pâles fantômes, des créanciers agiles, des parents et des courtisans ; toute une légion de monstres se suspendent à son manteau et le tiraillent de tous côtés pour lui faire perdre l'équilibre ; des phrases redondantes, de grands mots enchâssés cavalcadent autour de lui ; une nuée de prédictions sinistres l'aveugle de ses ailes noires. il continue sa course légère de l'orient à l'occident. S'il regarde en bas, la tête lui tourne ; s'il regarde en haut, le pied lui manque. Il va plus vite que le vent, et toutes les mains tendues autour de lui ne lui feront pas renverser une goutte de la coupe joyeuse qu'il porte à la sienne, voilà ma vie, mon cher ami ; c'est ma fidèle image que tu vois.