samedi 19 novembre 2005

MUSIQUE

Parce que de tous les arts le plus immatériel. Parce que donc la jumelle inversée de la sculpture, et une fascination aussi grande, plus grande peut-être, plus ancienne aussi.
Parce que le plus immatériel et donc le plus magique. Parce que l'abstraction du chiffre et le frisson de l'onde. Parce qu'invisible.
Parce que la musique des sphères, le ballet des astres, l'écho des étoiles.
Parce que l'harmonie, parce que le rêve d'équilibre, parce que la proportion divine.
Parce que le don d'ubiquité, parce que le voyage à la vitesse du son.
Parce que mot, résonance, voix, corde, souffle.
Parce que secret, parce que crypté, parce qu'une autre langue.
Parce qu'union des contraires, parce qu'esprit et cœur, intellect et intuition, homme et cosmos.
Parce qu'une lecture et une parole.
Parce que magique. Simple et immense.

Je ne suis pas musicienne. Je suis écrivain.
Alors je triche.

Je triche: Morgana fait des notes blanches et noires du piano un héritage, un fil, un amour, un deuil, un espoir. Héloïse y déchiffre le monde, y crée une harmonie parallèle et inaccessible. Aoifa a une voix pour chanter et révéler le secret obscur de l'amour. Pour Chimène je chante en espagnol, pour Yukiko en japonais, pour Eldawen en gaélique ou en elfique, la musique abolit les frontières.
Je triche, je quête et recueille en toutes terres les airs qui me ressemblent, qui font écho à mes folies, qui sont comme la toile impressionniste de mes plagiats.
Je triche, je contourne, comme si la musique avait un contour, comme si elle n'était pas cette présence absolue sur laquelle nul ne peut poser le doigt. J'écris ses échos, je la laisse cheminer en moi et se figer en d'autres rythmes qui sont mes phrases, de Voyage de Noz en Requiem du Feu. Comme si la musique avait un reflet.
Je triche, je pousse plus loin la folie, je raconte les airs que je ne puis écrire, j'en ai déformé tant, composé tant, décomposé tant, les thèmes du Non-Requiem à Corwin, les expériences dodécaphoniques de la Musique des Dimensions, la BO intégrale des Giovanni Symphonies.


Et puis j'écoute.
It's a fine line, isn't it, Paul ?
So fine a line, so long the way, between chaos and creation.

Le site non-officiel de Noz (ci-devant Voyage de Noz)


Le site du projet Flamma, le Requiem du Feu

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour ,
merci pour votre visite !
Lisant vos textes ,je me prends un peu au jeu .
Je ne sais pas écrire , ce mot traduira modestement un rêve fréquent : vivre les suites pour violoncelle seul de J.S Bach .
Etre cette mélodie si magique , ces accords sur deux cordes qui m'émeuvent tant !
Ne plus l'écouter : la vivre .
Je vous souhaite une bonne journée .