jeudi 4 octobre 2018

#Inktober 4 : Spell



Il mène sa vie comme il le peut. A tâtons, comme tous les humains. Il réussit parfois, se trompe souvent. Il a des coups de chance, il fait de belles rencontres. On le quitte, on le licencie. On lui dit : c’est la vie. C’est sûrement vrai.
Il pleure en secret, comme tous ces hommes à qui on a appris qu’il ne fallait pas, qu’il ne fallait jamais. Il rit aussi, d’un beau rire sonore qui ébranle.
Il avance, malgré tout — c’est ce qu’il se dit, mais peut-être est-ce seulement pour se rassurer.
Il n’est pas différent des autres, se dit-il, un équilibriste qui manque cent fois basculer dans le vide. Ce sera peut-être cette fois, se dit-il en allant chercher ses résultats d’analyses. Ou cette fois, pense-t-il, les soirs de solitude intense dans la cité dévoreuse d’âmes. Ou encore cette fois, quand le téléphone sonne et que la voix de sa mère est grave au bout du fil. C'est cette fois, croit-il soudain quand explose une rame de métro.
Mais il continue de marcher, de trébucher sans tomber.
Sans voir en dessous de lui le filet du sortilège.

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