dimanche 3 septembre 2006

MONDES DISJOINTS

Faire ma rentrée. Retrouver le trajet si familier, mes automatismes de conductrice. Retrouver des visages connus, aimés ou moins aimés, et en découvrir de nouveau.

Je t'aime. Plus que je ne peux le dire.

Avoir dix livres, six articles, trois nouvelles en retard. Ne plus savoir.

Je t'aime. J'aime que tout aille si vite.

Rougir sous de trop flatteurs compliments, des compliments que je n'accepte pas. J'en appelle à votre vigilance. Soyez sans concession. Ne me laissez pas croire que je suiis une bonne enseignante. Ne me laissez pas oublier mes failles.

Je t'aime. Christian est toujours là, muselant mon langage.

Rire avec Narcisse, être une mauvaise élève, consteller le collège de "premières fois" puériles et délicieuses, chanter et danser au rythme d'un iPod.

Je t'aime. Ta voix rythme mes jours.

Ecouter de très sérieuses recommandations, emmener de nouveaux collègues dans une visite guidée, répondre à de graves demandes d'avis, prendre des nouvelles d'êtres chers.

Je t'aime. Nous ne nous quittons pas.

Revoir mes élèves favoris, qui le resteront sans doute encore longtemps, leur sourire, visiter leur forum, recréer des espaces disparus.

Je t'aime. Tu me bouleverses.

Vous féliciter, vous qui continuez à vivre dans le monde réel. M'inquiéter, trop et trop peu, des échéances, des contraintes matérielles, des emplois de nos temps. Calmer le pétillement de mes yeux, apaiser ma démarche bondissante. Me déguiser. Changer de langue. Jouer à être sérieuse.
Ne plus savoir.
Ne plus savoir.

Je t'aime. Nous changeons le monde.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Aucune réponse n'est utile à cette note d'amour que tu as tissée aujourd'hui. Je voulais juste te faire savoir mon sourire et mon bonheur en te lisant. Merci :)

Anonyme a dit…

Tu en parles si bien, avec tellement de fougue et d'émotion. Ton bonheur est contagieux. Continue de savourer le plaisir d'être toi, d'être amoureuse et déraisonable. Je t'embrasse.

Alba a dit…

Et cette contagion-là, mon vieil ami, est un de mes grands bonheurs de ces dernières semaines. Puisses-tu continuer à briller de ta propre lumière, à baigner dans tes propres joies.

Anonyme a dit…

C'est si beau de voir un coeur fleurir à l'orée de l'automne...

Anonyme a dit…

Les plus fortes fleurs, sous la neige, survivront.