mardi 8 février 2011

PREMIERES SEMAINES SUR GEEKMOM

Certes, ma nomination au rang de GeekMom Writer devait bannir de ces pages de futiles et peu poétiques facettes de mon identité.

Mais de fait, et de façon prévisible, écrire pour GeekMom (et préparer de futurs articles) a occupé ces deux dernières semaines la majeure partie de mon (rare) temps libre.

Ceci encore: mes articles sur GeekMom reflètent, eux aussi, la démultiplication de mes identités.

Je suis une joueuse (Billets gratuits pour Fallen London: jeunes mamans bienvenues!).
Je suis une lectrice (et on trouve décidément peu de personnages de mères qui puissent nous servir de modèles, dans la fantasy !).
Je suis, cela surprendra peut-être davantage certains d'entre vous, une pâtissière (Comment le passage au régime sans gluten m'a métamorphosée en Geek-de-Cuisine).

Et, last but least, j'ai eu l'honneur insigne d'interviewer Jasper Ffforde, à l'occasion de la parution du prochain volume des aventures de Thursday Next, One of Our Thurdays Is Missing !

A suivre pour de nouvelles aventures (entre des billets plus réfléchis et plus poétiques, promis ! Vous pouvez même passer commande…)

lundi 24 janvier 2011

IDENTITÉ : GEEK MOM

J'en parlais il y a quelques jours: la diversité des identités peine à se retranscrire sur un blog.
On pourrait, bien sûr, avoir autant de blogs que d'identités, afin de rendre compte de la palette.

Sans aller jusque là, nombreux sont ceux qui entretiennent plusieurs blogs: un personnel et un professionnel, par exemple, mais parfois davantage.
Ainsi Shaya évoque-t-elle ici ses pérégrinations géographiques, littéraires, amoureuses — et ses aventures de libraire en devenir.
Ainsi Cécile entretient-elle son site de graphiste professionnelle, regroupe-t-elle ailleurs ses créations autour de Minus & Gadouille et révèle-t-elle ici sa nature mi-metal mi-midinette.
Encore un conflit d'identité?

C'est qu'une telle fragmentation fausse aussi, malgré tout, l'image de notre identité. Il faudrait encore que tous nos blogs, tous nos sites, soient en réseau et renvoient l'un à l'autre.
Ce qui est très facile à réaliser, à vrai dire.

Ainsi puis-je annoncer que ma facette geek mom n'aura plus besoin de s'exprimer ici puisque j'ai officiellement rejoint le staff de GeekMom.com dont j'incarnerai désormais la french touch. Vous pouvez d'ores et déjà y lire ma première contribution.

mercredi 19 janvier 2011

IDENTITÉ : RÔLISTE

Je suis rôliste, donc.
J'aime bien ce mot, en français, parce qu'il insiste sur le rôle plutôt que sur le jeu. Vieux débat. Pourtant je suis joueuse aussi. Il m'est arrivé, au moins deux fois, de jouer une joueuse.
J'aime aussi le jeu de rôles pour les mises en abyme qu'il offre.

Je suis rôliste parce que j'aime les histoires, j'aime en raconter et que l'on m'en raconte ; j'aime les héros (même noirs, même anti-) ; j'aime le dépaysement, les batailles épiques, les terres inexplorées et les cartographies mystérieuses ; j'aime l'Histoire aussi, et le voyage dans le temps ; je suis rôliste parce que j'aime tricher et démultiplier mes identités, mes possibles.
C'est le thème du Voyage qui domine, n'est-ce pas?
Oui, le rôliste est un explorateur. De mondes, de temps, de caractères, de possibilités, de ses propres facettes.

Cette identité-là m'a offert maintes intensités, maints souvenirs, maints textes (le rôliste est aussi, presque toujours, quelqu'un qui écrit), et même des amours. Des amours imaginaires, certes, mais pas moins belles, pas moins fortes, d'avoir pour objet Corwin, Vykos ou Porthos Fitz-Empress.
J'ai aussi d'intenses souvenirs de maîtrise, ceux que m'ont donné Jorune et ses tourments, Edgar et ses quêtes, Adrien enchaîné à son Arbre…
Et des amis, des amours, réels.
Cette identité-là est une de celles que je partage avec mon Amour.

Ces dernières années, il semblait que les rôlistes français étaient condamnés à vieillir et s'éteindre, si je puis le formuler aussi mélodramatiquement. Nous devenions trentenaires et les plus jeunes générations ne semblaient plus s'intéresser à de tels jeux.
Une identité menacée, donc, comme celles dont parle Amin Maalouf.
Conséquence de cette menace, mécanisme d'auto-défense? Ou belle flamme venant la contredire?
Toujours est-il que le monde du jeu de rôles français redevient plus vivace que jamais.
Les signes en sont nombreux, de la résurrection du mythique magazine Casus Belli au grand nombre de nouveaux jeux publiés récemment en France — souvent aussi par de nouveaux éditeurs. Peut-être en reparlerai-je.

L'un de ces signes est le beau magazine Di6dent qui, après un bel essai modestement considéré comme n°0, consacre son n°1 aux femmes dans le jeu de rôles, dossier pour lequel j'ai eu l'honneur de m'exprimer ici.

Ledit numéro 1 est disponible en PDF au prix défiant toute concurrence de 3 euros, pour 164 pages riches et intéressantes.
Le dossier sur les femmes est particulièrement bien traité. Mention spéciale aux conseils aux MJ masculins pour incarner des personnages féminins, en utilisant finement et dépassant les archétypes (signés Sébastien Delfino), à la question des personnages féminins dans les jeux à cadre historique, et au très beau scénario pour Tenga rédigé par l'auteur du jeu, Jérôme "Brand" Larré, où les joueurs incarnent les épouses de samouraïs partis au combat.

Autre dossier intéressant et bien traité, et qui me touche aussi d'assez près, celui consacré à "la Suisse, l'autre pays du jeu de rôles".

jeudi 13 janvier 2011

IDENTITÉS

En lisant mes derniers posts alors qu'elle n'avait pas visité ce blog depuis longtemps, Oona m'écrivait : "Que vous semblez avoir changé !" — au point de s'être demandée, un moment, s'il s'agissait bien de moi.

J'ai été surprise, bien sûr. Et peut-être bien vexée.

Certes, mes derniers posts — et pour cause ! — parlaient de bébés, un sujet que je n'avais pas de raison d'aborder auparavant.
Certes me voici devenue une maman.
Ai-je pour autant radicalement changé ? Au point d'être presque méconnaissable?

1. Bien sûr, nous n'avons jamais l'impression de changer. Le processus d'évolution intérieure est si progressif que nous avons rarement conscience du changement, et les vieilles personnes avouent souvent ne pas se sentir foncièrement différentes de leur moi jeune. C'est un motif souvent évoqué : nos cellules se renouvellent entièrement tous les dix ou quinze ans. Nous sommes donc chaque fois un être entièrement neuf, pourtant nous gardons une même conscience. Terry Pratchett l'explique ainsi dans Le cinquième éléphant : si vous héritez de la précieuse épée de votre grand-père, et qu'elle reste dans votre famille génération après génération, vous allez être amené à la restaurer régulièrement. Ce faisant, il faudra remplacer des pièces. Telle pierre du pommeau qui se sera descellée ou ternie. Le fourreau entier. Peut-être même faudra-t-il, un jour, remplacer la lame par un acier neuf. Un jour, l'épée ne contiendra plus une seule parcelle de l'arme d'origine de votre aïeul. Pourtant, vous continuerez à la traiter comme telle, à la désigner comme telle et de fait, elle sera telle.

2. Parfois, dans un roman, l'auteur présente un personnage comme "ayant une conscience aigüe de sa propre identité." Si je me souviens bien, c'est par exemple le cas de Benedict dans le Cycle d'Ambre de Zelazny.
Et bien, j'ai, depuis longtemps, une conscience aigüe de ma propre identité. D'où ce malaise, cette petite vexation même, à l'idée que quelqu'un que j'aime puisse ne pas distinguer ce fil, cette continuité, ce noyau. Noyau est le mot le plus juste.
Pourtant nous sommes tous changés par la naissance d'un enfant, chacun le dit, il n'y a pas de honte à ça.
Changée, oui. Pas métamorphosée. Je ne me sens pas métamorphosée. Je ne me sens pas fondamentalement différente. Ma vie, mon emploi du temps, mes préoccupations le sont, à des degrés divers (le degré maximal étant pour l'emploi du temps, évidemment !) Mais le noyau ? Simplement de nouvelles particules gravitent autour de lui.

3. Car c'est ainsi que nous fonctionnons : nous sommes une mosaïque d'identités. Elles ne se superposent pas les unes aux autres, elles ne se remplacent pas, elles s'ajoutent. Ainsi puis-je être une maman geek, une Marseillaise et une Genevoise ou une Pays-de-gessienne, une Française et une Européenne, une agnostique d'éducation catholique sensible à la poésie de toutes les religions, une prof et une rôliste, une agrégée de formation académique au possible et une lectrice (et auteur) de fantasy… et ainsi de suite. Ces identités coexistent pacifiquement dans la plupart des cas, notamment dans le mien qui suis chanceuse (pour le reste, vous pouvez lire l'essai d'Amin Maalouf, Les identités meurtrières et la merveileuse anthologie de Lucie Chenu.)

Et ce blog ne reflète pas fidèlement toutes les facettes. Ou pas régulièrement. Pourtant la forme même du blog, disjointe, fragmentée, mosaïste, nous y encourage. Des outils tels que les Libellés le reflètent.

Quelle photographie des identités de ce blog offrirait par exemple le génial Wordle ?



Il faut bien avouer que les bébés sont très présents, n'est-ce pas ?

Pourtant ce beau nuage n'est qu'un instantané — terriblement lacunaire, si dense parût-il.
Les deux mots qui dominent le nuage de tags, à votre droite, sont MONDES et MOTS. Sans doute le noyau que j'évoquais est-il quelque part entre ces deux mots.

lundi 20 décembre 2010

UN DRAGON POUR CHAQUE BEBE !

(ou le Retour de la Geek Mom)

Voilà qui ressemble à un slogan de manif, dans quelque univers parallèle où les dragons seraient des animaux de compagnie prestigieux réservés aux enfants des privilégiés.
"Un dragon pour chaque bébé ! Tous les nourrissons ont droit à leur dragon !"
Oui, je l'entends parfaitement, scandé à pleine voix par tout un défilé.

Mais il s'agit en fait de quelque chose de bien plus humble. Nous avions très envie, dès avant la naissance du Glapiot, qu'il ait une peluche dragon. Il s'agit indéniablement d'un nouvel indice de la parentalité geek. Mais la quête fut moins aisée que nous l'imaginions. Certes le jouet-dragon est bien plus à la mode que lors de notre propre enfance. Mais la plupart sont soit affreusement laids, soit pas du tout adaptés à un nourrisson.

Heureusement, par le plus grand des hasards, dans une boutique de Carouge, nous avons rencontré Walter.

Walter est une merveilleuse création des belges Lilliputiens, déclinée en maints supports dont d'adorables peluches doudous musicales.
La photo ne permet pas de voir ses ailes, ni les merveilleuses lumières qui peuvent clignoter dans son museau, ni de constater que son étoile brille dans le noir… Bref, Walter n'est pas pris sous son meilleur profil !

Mais le Crapion a donc son Dragon.
C'est même le premier jouet auquel il se soit intéressé !

samedi 18 décembre 2010

GEEK MUM

Je soupçonnais depuis ma grossesse qu'on pouvait être enceinte et rester geek, à preuve plusieurs articles de Think Geek que j'avais hésité à acheter.

A présent que le Glapiot est là, je découvre la merveilleuse communauté des "Geek Moms".

Vous pouvez par exemple y comptabiliser les "Top 25 Ways You Know You’re A GeekMom" *.

Bien sûr, le Crapion est trop jeune pour que je puisse vérifier la plupart de ces constats mais nous avons d'ores et déjà :
#16 rearrange the kid’s extracurricular activities around your role-playing game schedule.*
#23 sing lullabies in Elvish.*


Je ne doute absolument pas que dans un futur plus ou moins proche, nous :
#5 drag the family out of bed at 2AM to watch a lunar eclipse.*
#12 As soon as a new book came out, would send the children to bed early so you could get a head start on Harry Potter…*
même si ce sera pour un autre livre, tous les tomes de Harry Potter étant déjà sortis… à moins que, compte tenu du récent et spectaculaire hint donné par JKR…

et peut-être même :
#11 expect the child to know as many digits of pi as their age…* même si c'est un peu problématique, car je n'en connais moi même que 30…

En tout cas j'espère bien que celle-ci se vérifiera :
#25 Your children think this is all normal.*

De plus, ce qui contribue indéniablement à faire de moi une "geek mum", j'ai déjà, par ordre chronologique :

- lu Le Seigneur des Anneaux à haute voix au Pataton-dans-mon-ventre, conformément à la tradition familiale inaugurée par ma mère (même si je ne l'ai pas fini avant sa naissance, soyons précis, je n'ai lu que les trois premiers livres, donc très exactement la moitié)

- pesté en apprenant que la connexion Internet de la maternité était en panne : comment allais-je pouvoir jouer à Echo Bazaar ?

- allaité devant l'ordinateur (en jouant à Echo Bazaar, par exemple)

- laissé le Glapiot jouer avec la souris (enfin, ça, c'est surtout le Geek Dad qui l'a fait) et avec une tasse à café… vide, je vous rassure (toujours le Geek Dad, moi je bois du thé)(il joue aussi avec mes tasses à thé, ceci dit, mais ça sonne moins geek).

C'est donc une grande et amusante aventure qui commence, et une toute nouvelle série de posts sur ce blog… moins poétiques, certes, mais… mais, et je reviens là à un registre plus sérieux, tout aussi juste, tout aussi moi. Car comme nous l'avons souvent évoqué avec Lucie, nous sommes des mosaïques d'identités. Je suis certes écrivante, rêveuse, littéraire, mais je suis aussi geek, et aussi une maman, à présent, et aussi une "geek mom", ce qui est un peu plus que la somme des deux.




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* maintenant que je sais que Titi lit ce blog, je traduis l'anglais : les 25 raisons principales prouvant que vous êtes une Maman Geek.

#16 réorganisé les activités extrascolaires de votre enfant en fonction de votre planning de JdR (d'accord, pour l'instant, TOUTES ses activités sont extra-scolaires)
#23 chanté des berceuses en elfique

#5 tirerons la famille du lit à 2 heures du mat' pour observer une éclipse de lune
#12 à la sortie de chaque nouveau tome de Harry Potter, enverrons les enfants au lit plus tôt pour pouvoir commencer à lire. Et si vraiment ça ne marche pas, je commencerai à le leur lire à haute voix, na !

#11 attendrons du pauvre Loupiot qu'il connaisse autant de décimales de pi que son âge (en années, soyons sympas)

#25 Vos enfants pensent que toutes ces choses sont normales…

mercredi 15 décembre 2010

DES CHOSES QUE JE N'IMAGINAIS PAS SUR LES BEBES

Après tout, c'est ce qui fait l'essentiel de mon temps et de ma vie depuis trois mois et demi, il est donc juste que ce blog en porte la trace.

Les bébés disent vraiment areuh !
J'en ai été stupéfaite ! J'étais persuadée que "Areuh" était une onomatopée imaginaire, un bruit pour bande dessinée, l'équivalent bébé du "Pan !" des pistolets. Est-ce que les pistolets font "Pan !", vraiment ?
Et bien, les bébés, eux, disent réellement "areuh". Ou, pour être franche, plus souvent "a-euh", le R étant plus difficile, ils ne le réussissent qu'une fois sur dix environ. En tout cas, c'est ce que fait mon Galopin.

Les bébés sont des vampires.
Combien de chercheurs et de passionnés se sont interrogés sur ce mythe, se demandant les raisons de son universalité ? Comment se fait-il que personne* n'ait réalisé que ce sont certainement les nourrissons qui l'ont inspiré ?
Soyons méthodiques : les bébés sucent le sang… pardon, le sein, absorbant ainsi ce liquide vital qui est leur unique nourriture. Ils en éprouvent un plaisir sans mélange, il n'est que de constater leur air de drogué béat une fois qu'ils ont terminé. Leur "victime" en est affaiblie et fatiguée, surtout quand ces ponctions sont fréquentes. Il arrive même que cela l'endorme ! Pour reconstituer ses forces, elle doit boire, manger, dormir. Cela ne vous évoque rien, vraiment ? J'oubliais : leur "victime" ne peut s'empêcher de les aimer…

Les bébés sont des yogi-nés.
J'ai commencé le yoga depuis deux semaines (encore un effet secondaire du Crapion) et je suis épatée par la facilité avec laquelle le Glapiot réussit aisément les différents exercices sans même en recevoir la consigne. La façon dont il peut détendre d'un coup tous les muscles de son corps et de son visage est spectaculaire ! Et il fait ça en une seconde, sans effort de volonté apparent !

A suivre…

* ou alors c'est un plagiat par anticipation !